Accompagner les mourants du Covid ?

Source [Marianne] Laurent Frémont, 29 ans, est orphelin de père à cause du Covid-19. Il dénonce l’irresponsabilité de l’administration et l’inhumanité des gestionnaires d’établissements de santé qui interdisent aux proches de visiter les patients, surtout dans les derniers jours de leur vie.

De longues heures d’isolement absolu. Des nuits de désespoir avec la solitude comme seule compagne. L’angoisse de la fin vécue sans oreille attentive ni geste consolateur. Voici quels auront été les derniers jours de mon père, 70 ans et en pleine santé, mais triplement condamné : par une prise en charge tardive, faute de lit de réanimation disponible ; par une infection contractée dans le service de réanimation qui devait le soigner ; par un règlement arbitraire l’ayant privé de la présence de ses proches lors des derniers jours de son existence.

Des tentatives désespérées pour apercevoir notre père, ne serait-ce que derrière une vitre. Des heures de patience vaine devant les portes désespérément closes du service. Des journées suspendues à notre téléphone, à guetter un appel qui n’arrivera que trop tard, pour annoncer que c’est fini. Voilà comment nous, sa famille, aurons vécu les deux dernières semaines de notre père ou époux.

Peu importe que mon père, désintubé et réveillé, ait été testé deux fois négatif au Covid ! Peu importe que nos demandes de visites aient été accompagnées de nos tests, également négatifs ! Peu importe que nous ayons prévu de venir l’entourer avec toutes les précautions nécessaires ! La règle doit s’appliquer, implacable et froide. Et quel choc que de s’entendre dire que les équipes ont « mieux à faire » que de tenir les proches informés, alors même que l’état de mon père se dégradait.

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