Sciences po : plus dure sera la chute ?

Sciences Po, cœur du pouvoir d’Olivier Duhamel : le constitutionnaliste, accusé d’inceste, influence depuis trente ans l’école des élites et ses directeurs, de Richard Descoings à Frédéric Mion.

Les accusations d’inceste de Camille Kouchner contre son beau-père Olivier Duhamel ont décapité d’un coup ce qui fait le cœur des élites françaises : Sciences Po et Le Siècle. Autant dire l’école du pouvoir et le club de la nomenklatura. Au sommet de l’une et de l’autre de ces deux institutions, le constitutionnaliste, visé par une enquête pour « viols et agressions sexuelles », y incarnait une forme de permanence des coteries françaises, transpartisanes et intemporelles. Au Siècle, on lui trouvera sans difficulté un remplaçant. Mais l’affaire ébranle bien plus durement Sciences Po dont il était, à travers la présidence de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), l’un des dirigeants influents.

Dans cette école, qui a vu passer cinq présidents de la République, des quantités de ministres, bon nombre de patrons et des journalistes en pagaille, le scandale paraît toujours raconter – même injustement – les travers de la fine fleur du pays. Il résume en tout cas ce qu’était le pouvoir de ce professeur que rien n’a ébranlé pendant si longtemps.

Science du réseau

A Sciences Po, Olivier Duhamel est une sorte de diva depuis plus de trente ans. Bien avant de devenir l’un de ses dirigeants, il y a donné le cours-phare sur les institutions publiques, dispensé aux premières années. Mais il a toujours été bien plus qu’un bon pédagogue. Au sein de l’école de l’élite, il appliquait ce qu’il ne dispense pas dans ses cours : une science du réseau qui est, plus efficacement que la connaissance du droit, le moteur du pouvoir.

A son arrivée, à la fin des années 1980, il n’est pourtant que simple maître de conférences. Mais ce fils de ministre tutoie tout de suite les instances dirigeantes. 

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