Les étudiants ont-ils été oubliés par le gouvernement ?

Source [reconstruire.org] « C’est dur d’avoir 20 ans en 2020 » claironnait Emmanuel Macron lors de son allocution le 15 octobre 2020. États dépressifs, sentiment d’abandon, solitude, de plus en plus précaires… Les étudiants, oubliés du confinement ? Tandis que les enquêtes titrent des articles de plus en plus alarmants, la condition étudiante souffre dramatiquement des mesures sanitaires. Entre sentiment d’abandon, avenir incertain, et jusqu’aux pensées suicidaires et états dépressifs, il est temps de tirer la sonnette d’alarme. Par Elsa Margueritat, photographies de Killian Martinetti. 

L’université n’a pas été épargnée par les terribles conséquences de l’impréparation du gouvernement et sa fausse naïveté face à la crise sanitaire. Pourtant, la précarité étudiante n’est pas un phénomène nouveau et les cris de détresse entachent la présidence d’Emmanuel Macron. Protestant contre la précarité étudiante en France, Anas L., 22 ans, s’immole devant un restaurant universitaire du 7e arrondissement de Lyon, le 8 novembre 2019. Plus d’un an après ce geste tragique, le gouvernement est toujours bien silencieux quant à l’évocation de nouvelles mesures pour lutter contre ce phénomène effroyable. Désormais au cœur de la seconde vague de la Covid-19, les étudiants ont été totalement abandonnés par les représentants politiques, ceux-ci annonçant alors une aide pour ceux bénéficiant des aides personnalisées au logement (APL), avant de revenir dessus, puis de finalement les concéder, sans véritablement prévoir les difficultés auxquelles près de 3 millions de Français allaient devoir faire face. Entre discours culpabilisants et tressautements, le gouvernement semble totalement incapable de gérer l’immense détresse qui naît dans le milieu des jeunes étudiants, dans l’impasse.

Les conditions d’apprentissage des étudiants se sont retrouvées profondément chamboulées par l’annonce d’un deuxième confinement le 29 octobre dernier : mise en place de cours en visioconférence, échanges de courriels avec les professeurs pour remplacer un suivi pédagogique physique, notes et contrôles à distance… Les équipes enseignantes ont manifestement tout tenté pour parvenir à assurer la continuité pédagogique à distance. Cependant, les difficultés d’apprentissage ont été bouleversées et il est difficile pour les étudiants de retrouver un rythme de travail propice à la réussite. Jean, en deuxième année de licence de sciences politiques est totalement désemparé. « Ma première année a été très difficile, et je l’ai eue dans des conditions particulièrement dures. L’annonce du deuxième confinement et de la fermeture des universités, je l’ai ressentie comme un coup de grâce. J’ai du mal à suivre des cours dématérialisés, et malgré la bonne volonté de nos professeurs, les conditions d’apprentissage sont très difficiles. J’ai l’impression de ne rien apprendre. » La difficulté de suivre des cours à distance, en visioconférence, mise en place rapidement par les équipes enseignantes, témoigne d’une volonté certaine de la part des équipes pédagogiques de permettre aux étudiants de continuer à suivre les cours. Cependant, pour beaucoup d’étudiants, les difficultés de concentration ou simplement matérielles, rendent la formation limitée.

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