Les zadistes prennent pour cible le sanctuaire de Notre-Dame des Neiges

Un projet jusqu'ici paisiblement engagé d’agrandissement d'un sanctuaire ardéchois voit une nouvelle manipulation politique se lever. Ce projet modifie certes, quoique dans des proportions réduites, un écosystème naturel, mais on est en droit de se demander si la véritable motivation de ses adversaires ne sont pas politiques. 

Le lundi 15 juin au matin, à Saint-Pierre-de-Colombier, petit village de 400 âmes niché dans les monts d'Ardèche, un escadron de gendarmerie mobile est déployé sur une passerelle en construction. Une dizaine de militants, entravés dans des tubes en PVC fournis par l'association Extinction Rebellion, sont décrochés les uns après les autres. Au total près de soixante activistes d'ultra-gauche ont squatté les lieux pendant 48h et, si les propriétaires ont gracieusement nettoyé le site, le maître d'œuvre a porté plainte pour 30000 euros de dommages et dégradations. La partie est loin d'être terminée ; une trêve a bien été signée le lendemain sous les auspices de la préfecture de Privas mais les travaux reprendront début octobre.

Quelle horrible pollution a bien pu exciter les zadistes ? Ils ne sont pourtant pas venus bloquer les avancées d'un nouveau champ d'éoliennes ou d'OGM. Saint-Pierre-de-Colombier n'est pas le cœur d'un centre d'enfouissement nucléaire ni une décharge sauvage ni un aéroport ou encore un McDo mais la maison-mère d'une communauté catholique et romaine de plus de 70 ans. « La famille missionnaire Notre-Dame », institution de vie consacrée de droit diocésain, est reconnue comme congrégation par décret, sur avis conforme du Conseil d'Etat, depuis 2008.

Tout commence en réalité après la Libération. Les hommes étant rentrés sains et saufs de la deuxième guerre mondiale, les femmes du village, membres de l'action catholique féminine, remercient la Vierge et érigent sur les hauteurs de Saint-Pierre une grande statue en son honneur, vite appelée « Notre-Dame des Neiges ». Une communauté se forme autour du curé et dans les années 1990, la petite église du village devient trop étroite pour les pèlerins. Lesquels s'entassent dans des salles polyvalentes où la messe est diffusée sur écran en attendant mieux.