Frédérique Dumas, députée des Hauts-de-Seine : «Pourquoi je quitte En Marche !»

Source [Le Parisien] La productrice Frédérique Dumas avait participé à la campagne d’Emmanuel Macron. Mais la députée ne se reconnaît plus dans le groupe LREM. Manque de sens, manque d’écoute, technocratie… «On a le sentiment d’être sur le Titanic», nous dit-elle.

Députée de la 13e circonscription des Hauts-de-Seine, vice-présidente de la commission des affaires culturelles, Frédérique Dumas nous annonce qu’elle quitte le groupe LREM à l’Assemblée pour rejoindre le groupe UDI-Agir. Une première pour la majorité parlementaire, si l’on considère que Jean-Michel Clément (Vienne) avait préféré claquer la porte en avril dernier alors qu’il était sur le point d’être viré pour s’être opposé à la loi Asile immigration.

Membre du comité politique et du groupe de travail sur le programme culturel pendant la campagne d’Emmanuel Macron (qu’elle a prévenu de sa décision), Frédérique Dumas, productrice de cinéma (« The Artist », « Timbuktu »…) de 55 ans, évoque « des désaccords profonds, sur le fond et sur la méthode ». Et dresse un tableau des dysfonctionnements qui ont conduit à cette rentrée ratée.

Pourquoi quittez-vous le groupe LREM ?

Du fait de désaccords profonds, sur le fond et sur la méthode. Beaucoup de choses vont dans le bon sens, mais les fondamentaux du macronisme ont été oubliés. On confond vitesse et précipitation. La méthode, qui repose sur la confrontation d’idées, le débat et l’expérimentation, est essentielle à la réussite. Là, on a plutôt le sentiment d’être sur le Titanic. Il faut un électrochoc. On est au début du mandat, on peut encore changer les choses, car je souhaite la réussite d’Emmanuel Macron.

En quoi ces « fondamentaux » ont-ils été oubliés ?

Le « en même temps », c’est prendre en compte l’ensemble des dimensions, sans prisme idéologique. Mais si on met la transformation aux mains de technocrates hors-sol, voire cyniques, cela ne peut pas fonctionner. Certaines décisions se réduisent à des coupes budgétaires. Il n’y a pas d’ambition, pas de sens.

Vous évoquez des problèmes de méthode…

Travailler dans l’espoir d’être écouté, voire entendu, faire bouger les lignes… est tout simplement impossible avec l’exécutif et compliqué avec le groupe. Même donner un avis est vu comme une fronde s’il n’est pas conforme.

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