En France, l’égalitarisme a entraîné l’inégalité des chances

Source [Contrepoints] C’est l’égalitarisme qui a créé paradoxalement l’inégalité des chances. La France a choisi la redistribution, mais elle ne donne pas d’opportunités économiques à sa population.

L’actualité est sévère avec la France. En effet, le pays apparaît comme le parangon de l’inégalité des chances. C’est d’abord l’OCDE, qui écrit :

Il semble en effet, qu’en France, le statut socio-économique se transmette largement d’une génération à l’autre. Compte tenu de la mobilité des revenus d’une génération à l’autre ainsi que du niveau d’inégalité des revenus en France, il faudrait ainsi six générations pour que les enfants nés dans une famille au bas de la répartition des revenus atteignent le revenu moyen, contre 5 dans l’OCDE en moyenne.

(Source : OCDEL’ascenseur social en panne ?)

L’OCDE a publié un graphique qui a quelque chose d’humiliant pour la France : il montre qu’elle est surclassée par les États-Unis, et par le Royaume-Uni, deux symboles d’inégalitarisme et de libéralisme, en matière d’égalité des chances.

L’organisme gouvernemental France Stratégie confirme : le déterminisme social est très fort en France.

(…) la France, qui par ailleurs parvient à contenir le creusement des inégalités de revenus, accuse des inégalités de chances importantes importantes, notamment aux deux extrémités de la distribution sociale. Un enfant de cadre supérieur a ainsi 4,5 fois plus de chances qu’un enfant d’ouvrier d’appartenir aux 20% les plus aisés. L’origine sociale a un effet très discriminant sur l’accès à un niveau de vie élevé mais aussi sur le risque de faire partie d’un ménage pauvre.

(France Stratégie, Né sous la même étoile : origine sociale et niveau de vie )

La note de France Stratégie ajoute :

Le niveau de vie médian de la population considérée est proche de 1800 euros par mois. Mais, à sexe, âge et origine migratoire identiques, l’écart moyen de niveau de vie entre un enfant de cadre et un enfant d’ouvrier non qualifié s’élève à 100 euros par mois. Par comparaison, l’écart moyen toutes choses écales par ailleurs (en particulier à origine sociale identique) entre une personne descendant d’immigré d’Afrique subsaharienne ou du Maghreb est de 150 euros.

On constate que l’ascendance migratoire joue très peu dans l’inégalité des chances en France.

La note de l’OCDE précise aussi :

Les personnes du quintile inférieur de revenu (les 20% des personnes ayant les revenus les plus faibles) ont peu de chances de gravir l’échelle des revenus sur une période de quatre ans, 64 % restant bloqués en bas. Cette immobilité a augmenté depuis les années 1990.

En présentant la note, France Stratégie s’étonne :

Alors qu’elle figure parmi les pays les moins inégalitaires en termes de revenus (après redistribution), la France accuse paradoxalement un niveau élevé d’inégalité des chances.

La dernière publication de l’INSEE sur les inégalités en France souligne que, malgré la crise, les inégalités ne se sont pas accrues en France. Cependant, les chiffres de cette publication soulignent aussi le manque de dynamique de l’économie française : ils montrent que le PIB par unité de consommation a diminué depuis 2008, et que le revenu médian, donc le niveau de vie, a diminué.

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