La morale et les migrants

Source [Boulevard Voltaire] Nous aurions une obligation morale indépassable supérieure et comminatoire de recevoir nos frères noirs et nos cousins maghrébins. Au nom de quoi ?

La pression des médias de réinformation, relayant l’opinion de plus en plus nette et majoritaire des peuples européens, contraint les organes de la propagande officielle à adapter leur discours concernant le flot d’émigrants illégaux qui se déverse sur l’Europe.

La fable de la fuite devant des dangers liés à des situations de guerre, soutenue par l’exploitation indécente d’images faussées, n’est guère plus utilisée que par des sous-fifres médiocres ; comme ces produits « marketing » que l’on retrouve en piles poussiéreuses dans les solderies de banlieues.

Tentée un moment, la persécution religieuse s’est engluée dans l’évidence d’une origine unique à l’intolérance et aux violences, il eût fallu désigner les agresseurs, et indiquer la qualité des victimes : les chrétiens. Impensable, d’autant que ce sont des armes occidentales qui arment les assassins aux délires épurateurs.

Les mises en scène et les manipulations étant, aujourd’hui, dénoncées au moyen d’Internet, il fut rapidement impossible de masquer que les envahissants migrants étaient le plus souvent de jeunes hommes. L’insistance publicitaire, lorsqu’il se trouve quelques femmes – opportunément enceintes – et quelques enfants bons acteurs, ne parvient plus à exciter la fibre compassionnelle. Ce n’est que dans les mythes iréniques de la social-démocratie que la pauvreté est solidaire de la misère.

L’étape suivante, celle que Matteo Salvini met à mal, consista donc à reconnaître la réalité (« Oui, ce sont des migrants économiques ») tout en cherchant un moyen de justifier la politique suicidaire menée.

La première justification est celle d’une cause climatique.

L’Afrique est vaste, l’Afrique est riche de potentialités agricoles, la focalisation sur les zones arides est de l’ordre du conditionnement mental. La réserve de terres arables en Afrique est considérable, de même que les ressources hydriques. Les Chinois, d’ailleurs, y capturent des milliers de kilomètres carrés. Certes, la démographie musulmane est énorme, mais en imaginant une population africaine de deux milliards répartie sur les deux tiers non arides du continent, cela ne fait que 100 personnes par km2 : la moitié de l’Italie, onze fois moins que le Bangladesh !

L’Afrique est aussi riche de minerais, de bois, d’hydrocarbures. Il n’y a aucune fatalité mortifère qui se serait abattue sur l’Afrique. Seule l’incurie est cause de ses difficultés.

Si nous avons commis des erreurs en Afrique, c’est de l’avoir abandonnée dans les années 60 aux dingueries socialisantes, la plongeant ensuite dans la sauvage mondialisation et, enfin, de ne pas l’avoir protégée d’un islam conquérant et oppresseur.

Notre faute n’est pas d’avoir colonisé l’Afrique mais de l’avoir décolonisée mal et trop tôt.

Aux névrosés de la culpabilisation de l’homme blanc ne restait donc plus que la morale ; vilain mot il y a peu pour le camp progressiste, se découvrant tout à coup des accents chrétiens.

Nous aurions une obligation morale indépassable, supérieure et comminatoire de recevoir nos frères noirs et nos cousins maghrébins. Au nom de quoi ? « La charité, c’est le contraire de la justice », dit le puisatier de Marcel Pagnol.

Quelle justice dans la soustraction à l’Afrique d’une part de sa jeunesse, sans doute la plus active ?

Quelle justice, quelle morale dans la destruction des cultures européennes, dans l’assassinat des peuples qui ont inventé le monde ?

Venir, s’adapter, c’est un exil pour le père mais l’enfant trouve une patrie. Mais venir en tel nombre et sans volonté de partager le commun d’ici, c’est vouloir reproduire ailleurs, chez nous, ce qu’ils disent avoir fui.

On me reprochera peut-être de citer ici Edgar Quinet, pourtant sa douleur ne peut nous laisser indifférent : « Le véritable exil n’est pas d’être arraché de son pays ; c’est d’y vivre et de n’y plus rien trouver de ce qui le faisait aimer. »