Pour une action politique locale et réaliste

Source [Les 4 vérités] Le courageux maire de Béziers, Robert Ménard se bat comme un beau diable, depuis plusieurs années déjà, pour faire émerger une alternative sérieuse à droite.

Et j’avoue que je suis ses efforts avec beaucoup de sympathie, redoublée d’une grande admiration pour son courage et pour son indifférence au politiquement correct.

Son dernier petit manifeste : « Pour une droite du réel » se présente comme un « point d’étape » de ce travail.

Après quatre années à la tête de Béziers (et pas loin de deux années de campagne avant !), après aussi les cuisantes défaites de 2017, qui virent la droite se prendre une claque électorale lors d’une élection « imperdable », il fallait prendre le temps de la réflexion.

Naturellement, bien des choses dans ce manifeste pourront surprendre ou choquer.

Certains mots, par exemple, me laissent perplexes : quand Robert Ménard appelle de ses vœux une droite girondine, s’il l’entend au sens d’anti-jacobine, j’en suis, et avec joie ; mais s’il l’entend au sens d’admirateur de l’assassin Danton, beaucoup moins !

Car la droite n’a pas attendu Danton pour savoir que la France ne se résumait pas à Paris. Quand Michelet, peu suspect de sympathie pour la France d’Ancien Régime, en parle comme d’un « pays hérissé de libertés », il pense notamment aux libertés provinciales, brisées par la « république une et indivisible » (tellement indivisible que le dernier président de la république pouvait s’interroger sérieusement devant des journalistes sur la partition du territoire).

Et je crains fort d’être souvent proche de la « droite archaïque » parfois critiquée par notre auteur.

Mais l’heure n’est plus à ces subtilités et ces débats d’intellectuels. D’ici quelques années, la France pourrait avoir cessé d’exister – par la faute exclusive de ses gouvernants (et des électeurs qui, paresseusement, n’ont cessé de reconduire au pouvoir des personnes qui sont objectivement des traîtres).

Voyons donc plutôt les principes sur lesquels l’entente à droite pourrait se faire selon Robert Ménard.

Tout d’abord, le réalisme. De fait, nous crevons de ces promesses toujours plus alléchantes et toujours moins tenues.

Et la politique de café de commerce en forme de « y a qu’à, faut qu’on » est exaspérante.

Cessons de promettre des choses intenables !

Deuxième principe : le principe de subsidiarité. Agissons aussi localement que possible, au plus près de ceux que nos actions concernent.

Troisième principe : la défense de notre identité. Le grand combat, pour les années à venir, est évidemment de faire en sorte que nous puissions encore être Français, et vivre selon les coutumes françaises, en France, dans les années à venir.

Enfin, un dernier principe, peu développé dans cet ouvrage, mais dont Robert Ménard parle volontiers : méfiance à l’égard des partis, même amis.

Les partis sont, en effet, trop souvent des sectes, ne s’intéresent qu’aux intérêts de la « boutique » et ignorent les maux de la France et des Français.

Sur tous ces points, Robert Ménard a raison : il est urgent de s’organiser localement pour imposer nos idées aux états-majors parisiens et pour l’emporter lors des prochaines échéances électorales.