"Nous sommes tombés dans le piège de François Mitterrand d'une diabolisation de l'extrême droite"

Source [L'Incorrect] Ancien président des Jeunes avec Calmels, Erik Tegnér a quitté le mouvement de jeunesse soutenant la Bordelaise, star montante des Républicains pressentie pour prendre la tête de liste du parti de droite – plus que jamais en berne dans les sondages – aux prochaines élections européennes. Rencontre.

Pourquoi avoir quitté le mouvement des Jeunes avec Calmels dont vous occupiez la fonction de président ?   

J’ai la plus grande estime et le plus grand respect pour Virginie Calmels qui m’a donné la chance de travailler à ses côtés durant plus de deux ans, en me laissant travailler auprès d’elle comme conseiller sur les idées et le fond tout comme sur son mouvement jeunes. Je l’ai rejointe car j’admirais chez elle la nouveauté, son expérience exceptionnelle dans le secteur privé et sa sincérité à vouloir porter une parole de droite. J’ai beaucoup de respect envers Virginie Calmels en tant que femme mais je ne me retrouvais plus dans sa ligne. Je suis pour une union des droites dans la logique de l’appel d’Angers de Thierry Mariani qui appelait toutes les personnalités revendiquées de droite à se rassembler autour d’un projet commun. Non pas une alliance entre partis sur la base de combines politiciennes, mais un rassemblement autour d’idées communes.

Il faut aujourd’hui parler à des personnalités comme Nicolas Dupont-Aignan, Emmanuelle Ménard, Gilbert Collard ou encore Marion Maréchal Le Pen si elle décidait de revenir dans l’arène politique. Discutons et nous verrons bien ! Et puis, cessons l’hypocrisie. Guillaume Peltier, Julien Aubert et d’autres qui sont chez Les Républicains portent des idées proches de ces personnalités et nous refuserions de leur parler ? Nous sommes tombés dans le piège de François Mitterrand d’une diabolisation de l’extrême-droite. Comme Charles Pasqua en son temps, je pense qu’il est nécessaire de dépasser cette opposition artificielle entre droite et « extrême-droite » pour construire, ensemble, un projet idéologique fort pour les Français. Mon modèle, c’est l’Autriche. Sebastian Kurz est un premier ministre dynamique et moderne qui gouverne avec ce que les observateurs qualifient d’extrême-droite, soit le FPÖ. Le résultat c’est une baisse massive de la fiscalité, une politique de promotion de la souveraineté nationale et une ligne intransigeante sur l’immigration. N’est-ce pas ce que nous voulons ? Je souhaite une fois pour toute dire que je suis fier de rester chez Les Républicains. Je ne varie pas sur mon soutien envers Laurent Wauquiez. A mon humble niveau, je veux être le porte-voix de ces milliers de jeunes, encartés chez LR ou non, qui aspirent à une droite ouverte qui s’assume.

Croyez-vous que Virginie Calmels soit à cent pour cent derrière Laurent Wauquiez ? Ne craint-elle pas que son virage droitier, au moins dans le discours, soit un mauvais calcul stratégique après la publication d’un sondage le donnant au coude-coude avec le Parti socialiste et Debout La France, loin derrière La République En Marche et le Front national, à tout juste 8 % ?

Je pense que Laurent Wauquiez porte la bonne ligne sur le plan idéologique. Mais les électeurs ne lui font pas encore confiance car ils ne comprennent pas son refus de parler à ce qu’on appelle la droite « hors les murs ». Ainsi, en effet, je crains que Virginie Calmels n’ait choisi d’incarner une autre ligne, celle des modérés, croyant à tort qu’un espace existe entre Emmanuel Macron et Laurent Wauquiez. A mon sens, croire cela, c’est sous-estimer le talent d’Emmanuel Macron, et effectuer la même erreur que la droite entre 2012 et 2017 en misant tout leur effort et leur espoir sur l’effet mécanique de l’alternance. 

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