[Source : Boulevard Voltaire]

La réaction du ministre de l’Intérieur prouve, une fois de plus, que les politiques n’ont toujours rien compris.

La sauvage agression dont ont été victimes deux policiers à Viry-Châtillon n’est que le reflet, devenu banal, de ce qui se passe régulièrement dans certains quartiers de notre pays. Bien sûr, l’issue de ces guet-apens, savamment orchestrés et préparés, n’est pas toujours aussi dramatique. Mais nombreux sont les policiers blessés un peu partout dans nos villes, et parfois gravement.

Le quartier de La Grande Borne, où se sont déroulés les faits, est tristement connu pour ses débordements réguliers et ses faits de délinquance. Les bandes y font la loi depuis des décennies et la police n’y entre, en principe, qu’avec d’infinies précautions. C’est l’archétype d’une dérive criminelle favorisée par des politiques de la ville ruineuses, incohérentes et totalement inefficaces. Le résultat de ces années d’égarement politique ne pouvait que donner celui auquel nous venons d’assister. D’autres agressions auront lieu qui, nécessairement, déboucheront un jour ou l’autre sur des morts !

Tous les professionnels de la sécurité ont pu constater, au fil des années, ces dérives. Souvent, ils ont tiré les sonnettes d’alarme sans jamais être entendus. Cela s’est traduit par le retrait des forces de police de ces quartiers, la mise en place de programmes d’action sociale et d’urbanisation souvent inadaptés et, finalement, la mainmise des caïds sur des espaces devenus peu à peu des zones de non-droit.

La réaction du ministre de l’Intérieur prouve, une fois de plus, que les politiques n’ont toujours rien compris. Qu’ils continuent de privilégier la paix sociale à tout prix, se réjouissant sans doute de ce que les policiers – gravement blessés à Viry-Châtillon – n’aient pas fait usage de leurs armes.

En effet, des blessés ou des morts chez les « sauvageons » nous promettaient, à coup sûr, des jours et des nuits d’émeutes à venir.

La non-réaction des policiers pris au piège dans leur véhicule en flammes atteste en fait de ce que, d’une part, l’usage de l’arme de service par les policiers reste un tabou. Et, d’autre part, que la formation des policiers de terrain en matière de « guérilla urbaine » est insuffisante. Là encore, il ne faut pas hésiter à appeler les choses par leur nom. Le genre d’embuscade tendue par ces criminels contre la patrouille de police relève de la technique de guérilla. Il faut répondre à ce genre d’actions par des opérations de contre-guérilla menées par des unités de police spécialisées. À défaut de quoi, le moment venu, l’État perdra le contrôle de secteurs entiers de nos agglomérations. À cet égard, le processus est déjà bien avancé !

L’agression survenue dans l’Essonne ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Les agressions contre les forces de l’ordre ont considérablement augmenté au cours de ces dernières années. Les gendarmes et les policiers blessés en 2015 se comptent par centaines. Les agressions contre les personnes ont simultanément progressé, et même si les attentats terroristes ont fait glisser au second plan les chiffres relatifs à la délinquance et la criminalité, ils n’en demeurent pas moins des plus préoccupants.

Les prochaines élections doivent être l’occasion d’aborder ces sujets sans les minimiser. Un important travail de réorganisation de notre système répressif doit être réalisé afin d’adapter nos services de police et de gendarmerie à ces nouvelles donnes. Notre arsenal juridique doit également être mis à jour afin de répondre à ces conduites criminelles qui n’épargnent plus, aujourd’hui, qui que ce soit.

Olivier Damien