[Source : Boulevard Voltaire]Ce dimanche, les musulmans étaient appelés par leurs instances à se rendre dans les églises de France pour manifester leur solidarité avec les chrétiens après le meurtre de Saint-Étienne-du-Rouvray. Très peu ont répondu à cet appel. Une centaine à Rouen, certes, mais seulement une poignée à Nice, Bordeaux, Saint-Denis… Et à Béziers ?

Eh bien, il a été aperçu un musulman à l’église Sainte-Rita, en plein quartier musulman. Un autre à la cathédrale. Et, à ma connaissance, c’est tout. Dans une ville qui compte un peu plus de deux musulmans…

Ah si ! On peut y ajouter une demi-douzaine au temple protestant, dont un converti, chef local d’une mouvance islamiste qui a déjà attaqué le conseil municipal trois fois et qui se prétend, en même temps, indicateur de police ! Du beau monde…

Il serait intéressant d’avoir des chiffres pour toute la France. En tout état de cause, ce n’est pas mentir que de dire qu’au moins 99,9 % des musulmans ne se sont pas joints à ce mouvement. Faut-il leur en vouloir ? Pas forcément. Pourquoi demander à des musulmans d’aller dans une église ? Pourquoi des catholiques devraient-ils aller dans une mosquée ? Il existe d’autres moyens de montrer sa compassion : courriers, appels, textes… Le moins que l’on puisse dire est que, là aussi, il n’y a eu aucun mouvement.

Alors, si l’on compare cette absence de réaction des musulmans avec le compte rendu des médias, on reste bouche bée d’admiration devant un si beau travail de propagande. Il est vraisemblable que si Ceaușescu avait disposé d’une presse équivalente à la presse française, son régime serait encore en place. Je me demande si les journalistes qui prêtent la main à ces mensonges ressentent de la honte ou bien s’ils sont fiers d’être des commissaires politiques du « vivre ensemble ».

Le message du pape François sur ces événements n’est pourtant pas très différent de celui des médias du système. Il l’alimente, d’ailleurs.

Si le pape était un homme politique français, il ne déparerait pas dans un gouvernement de François Hollande. Quand il déclare « Si je parle de violence islamique, je dois parler de violence catholique » et qu’il met sur le même plan un catholique auteur d’un meurtre relevant du fait divers (jalousie, hold-up) et les terroristes de Daech, à quoi joue-t-il ? Agit-il en chef de la chrétienté ? Il relativise la terreur islamiste. Il exonère l’islam de toute responsabilité. Quand on agit ainsi, on est complice des crimes à venir. On affaiblit tout esprit de résistance.

Le pape est comme ces bobos des beaux quartiers. Il prône la diversité mais il ne vit pas avec elle. Il prône le « dialogue interreligieux » mais il ne comprend pas qu’à Saint-Étienne-du-Rouvray, celui qui a eu le dernier mot, ce n’est pas le curé.
Quand on voit que c’est dans cette localité que se sont convertis de jeunes Français qui sont, depuis, partis en Syrie, on se dit : et si l’église catholique avait fait son boulot ? Est-il normal que ces jeunes Français qui cherchaient un dieu n’aient pu trouver que celui de l’islam ?

Le message du pape est cependant conforme à celui de l’Église et des Évangiles. Les médias n’en retiennent que ce qu’ils veulent bien.

Les médias peuvent tout retenir, car tout leur convient. Je suis maire de Béziers, pas théologien. Que le message du pape soit conforme aux Évangiles, à la doctrine de l’Église ou que ce soit parfois sa sensibilité personnelle qui s’exprime, ce n’est pas mon affaire. Je m’en tiens aux faits et à leurs conséquences politiques. Un discours de soumis, un discours qui refuse de s’affirmer est un discours incapable de faire face aux menaces historiques qui pèsent sur la France et l’Europe.

Robert Ménard