Le marché de l'art bouffon contemporain répond à quelques règles bien précises, systématiquement utilisées par ses promoteurs.

- Premier principe : ce qui est produit doit être le plus laid, le plus incompréhensible, le plus grossièrement voyant, le plus déstructurant possible.

- Second principe : le fabricant doit justifier sa fabrication par une série de mots alignés dans le plus grand désordre, n'ayant aucune signification précise, ne correspondant à aucune structure logique de la pensée, ne souffrant aucun lien possible avec les véritables artistes, contemporains ou non.

- Troisième principe : l'État, les mécènes, les médias ont le devoir impératif de relayer à grande échelle l'exposition de l'objet fabriqué, en expliquant de façon dogmatique que la splendeur d’une telle fabrication ne peut souffrir aucune critique.

- Quatrième principe : l'horrible objet fabriqué doit être exposé dans les lieux les plus fréquentés, afin de faire connaître le fabricant au niveau régional, mais aussi national et mondial.

- Cinquième principe : le fabricant voit mécaniquement le prix de sa fabrication s’envoler, compte tenu des éléments précédents, et s'enrichit donc sur le dos des contribuables, puisque la fabrication est installée et exposée par l'État (ce qui signifie que ce dernier utilise les impôts des contribuables pour mettre en œuvre l'exposition) ou par des mécènes (par l'intermédiaire de fondations bénéficiant de déductions fiscales exorbitantes, ce qui revient à dire que les contribuables, in fine, payent l'addition).

- Sixième principe : les autorités politiques locales doivent être d'une totale complaisance, afin de ne pas perturber la fête, et les maigres critiques tolérées, ne peuvent être faites qu’après que l'exposition ait été mise en oeuvre, alors qu'il aurait fallu évidemment protester au moment de la discussion du projet.

Les ordures de plusieurs centaines de tonnes exposées dans le parc du château de Versailles correspondent rigoureusement à ces six principes. La laideur de l'immondice est totale, la stupidité du fabricant est complète, le relais national est parfaitement assuré, le lieu choisi permet à « l'installation » d'être vue par plusieurs millions de personnes, l'enrichissement du fabricant est assuré, les autorités politiques locales n'ont aucunement réagi au moment de l'élaboration du projet, certaines d'entre elles applaudissant même des deux mains l'exposition infâme (voir les tweets de Valérie Pécresse).

Luc Ferry, ancien ministre et philosophe de son état, a parfaitement résumé la situation en parlant d'une fabrication qui est « une pure m… pour c… prétentieux ». Il va maintenant falloir se pencher de très près sur le coût de cette affaire scandaleuse, et se poser la question de son trouble financement.

 

François Billot de Lochner

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