Il y a deux ans, lors d’un 23 avril de sinistre mémoire, était votée la loi Taubira. Ce jour-là, il avait été décidé que le vote serait « solennel ». Cette solennité était effectivement fondamentale, puisque le vote permettait de changer de civilisation. Ni plus, ni moins. Les historiens pourraient dire, dans quelques siècles, que la civilisation française n’était plus la même à compter du 23 avril 2013.

Regarder rétrospectivement ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale ce jour-là est aussi significatif que déprimant. À l’annonce du résultat du vote, la gauche tout entière se lève, applaudit, se congratule, dans un délire de joie et d’excitation. Chacun avance, recule, embrasse ses voisins et voisines, caresse têtes, épaules et dos qui s’offrent généreusement à tous et à toutes. Les membres du gouvernement ne sont pas en reste. Honorés, adulés et déifiés en ce moment « historique », ils ont pourtant à leur passif de n’avoir réglé aucun des vrais problèmes qui se posent à la France, et qui restent bien présents en ce jour du 23 avril 2013. Ils les ont même sensiblement aggravés, mais cela importe peu : le changement de civilisation, c’est maintenant ! C’est donc la Fête pour tous, ou, au moins, la fête pour quelques élus.

Cette loi Taubira, évidemment inique, n’a cessé d’être accompagnée de textes complémentaires dont l’objectif est patent : déconstruire le plus rapidement possible, car le temps de la gauche est compté, et le plus profondément possible, car les mesures « sociétales » sont généralement frappées du sceau de l’intouchabilité, les fondements sur lesquels s’est construite la France.

Il en résulte qu’il ne se passe plus une semaine sans que les trois étapes majeures de la vie, à savoir le début de la vie, le mariage et la mort, ne soient attaquées, déconstruites ou détruites. Il est instructif, à cet égard, de lire l’article que nous avons publié cette semaine sur ce thème.

Dans mon dernier livre, Échapper à la mort de la France, plusieurs des mesures proposées s’attachent à déconstruire cette déconstruction mortelle, et vont être proposées aux partis politiques. Ces sujets, fondamentaux pour l’avenir de chacun et de tous, seront abordés lors de la conférence-débat que nous organisons le 6 mai prochain, qui me semble donc revêtir une importance particulière.

François Billot de Lochner

 

 

La culture de mort : un choix irréversible ? Conférence à l’Espace Bernanos le 6 mai, avec Aude Mircovik, Julie Graziani, Jean-Marie Le Méné.
 Échapper à la mort de la France, Ed. F.-X. de Guibert, janvier 2015, 217 p., 12 € (commande en ligne)
“Abrogation”. Protéger le mariage après la loi Taubira, Liberté politique n° 65, mars 2015, 220 p., 20 € (commande en ligne)

 

 

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