En faisant le bilan du second tour des départementales, les partis dits « de gouvernement » ont exprimé leur satisfaction : le Front républicain avait tenu ses promesses. De la sorte, le Parti socialiste, avec un coup de pouce bienvenu de l’UMP-UDI, gardait plus de départements que prévu.

De son côté, l’UMP-UDI, grâce aux combinaisons d’alliance, gagnait un grand nombre de départements. Enfin, le Front national, premier parti politique de France, n’obtenait aucun département. Les partis installés pouvaient donc se réjouir, et… continuer à se regarder le nombril.

On ne peut être que surpris par cet aveuglement, tant la réalité se fait chaque jour de plus en plus pressante. Comment peut-on, par exemple, ignorer ostensiblement que près d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé pour voter dimanche dernier ? Cela suffirait pourtant à montrer le discrédit des élites politiques.

Jean-Christophe Fromentin a, lui, réagi avec clarté et courage, dès le lendemain de l’élection. Le député-maire de Neuilly, étonnamment inscrit à l’UDI, frappe juste lorsqu’il dit que « tout cela ressemble plutôt à une fin de cycle qu’il va bien falloir regarder en face plutôt que de persister dans l’autosatisfaction ». La solution aux problèmes de la France semble s’éloigner des partis, obsédés par la seule alternance des places à prendre.

Il est plus que temps de « tourner le dos à la table où les dés sont pipés » selon les mots de Bernanos, et de sortir de ce système qui tue les idées et étouffe les initiatives. Et briser le lourd carcan des partis.

François Billot de Lochner

 

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