Le résultat du premier tour des élections départementales du 22 mars a été analysé à l’aune de « ce qui était prévu », le monde politico-médiatique s’étant transformé, depuis plusieurs semaines, en une Madame Soleil bien peu inspirée.

Tout au long de cette semaine, M. Valls a expliqué qu’il avait réussi son pari : mobiliser les électeurs pour faire « barrage » au Front national. Le pari est en effet gagné : il n’y a eu que… 55% d’abstention. Le succès est complet : 45% des électeurs sont allés voter, soit 9% de plus qu’en 2011 ! L’analyse idéologique aboutit, comme toujours, à inverser le sens des mots.

Au-delà des coups de clairons qui résonnent dans le vide abyssal de la pensée médiatique, la réalité doit être regardée telle qu’elle est : moins d’un électeur sur deux a voté dimanche dernier.

Ce qui a été dit sur le poids des partis relève du mensonge. Le premier parti de France est évidemment le Front national, avec 25 % des électeurs. Son score est sans appel. Il est suivi par l’UMP, qui se situe, sans ses nouveaux « alliés », autour d’un petit 20%, ce qui est un très mauvais résultat.

Les partis du centre représentent environ 10% des électeurs, ce qui est conforme à leur positionnement. Quant aux partis de gauche, ils ne représentent plus que le tiers des électeurs, ce qui est dramatique pour eux. Par charité chrétienne, nous n’évoquerons pas le score du Parti socialiste seul, qui poursuit cependant quotidiennement son œuvre de déconstruction, comme si de rien n’était.

Ces chiffres  démontrent, s’il en était encore besoin, l’absence de légitimité du gouvernement, s’appuyant sur une alliance minoritaire et de circonstance des forces de gauches, alliance qui se désagrège à vive allure  sous les coups de boutoir de la réalité.

Une abstention massive, doublée d’une formidable gifle aux partis soutenant le pouvoir actuel : les ingrédients sont là pour que la société civile prenne toute sa place dans le jeu politique, notamment à droite.

François Billot de Lochner

 

Pour en savoir plus :
 Notre analyse complète : « Départementales : la déroute des partis de gouvernement »

 

 

***