Source [Causeur] : Partout en France, la laideur gagne du terrain. Nos villes et nos campagnes sont victimes d’un atroce saccage. Mais ce désastre concerne toutes les composantes de nos vies, de la langue à la mode, de la publicité à l’art. Au nom de l’inclusivité, de l’égalitarisme et du fonctionnalisme, nous avons banni la beauté.
Il y a diverses façons de traverser la France et selon celle que l’on choisit, on voit un pays bien différent. Optez pour le TGV et il y a fort à parier qu’en dépit des sinistres éoliennes, heureusement avalées par la vitesse, vous serez émus, émerveillés par la variété et la splendeur des paysages, le charme des villages, la majesté de la flèche d’une cathédrale que l’on devine au loin, la fantasmagorie des lumières sur un lac à la nuit tombante. En somme, vous éprouverez la joie pure de vivre dans l’un des plus beaux pays du monde où se conjuguent si harmonieusement l’œuvre de la nature et celle des hommes.
Seulement, par choix ou par nécessité, un grand nombre de Français (et de touristes) se déplacent en voiture. Il leur est donc presque impossible d’échapper aux dépotoirs commerciaux qui défigurent les entrées de ville, et souvent les villes elles-mêmes, aux monstruosités architecturales qui jalonnent le no man’s land périurbain, sans oublier les prétendues œuvres commandées à la cousine du beau-frère du notable du coin qui trônent sur maints ronds-points.
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