[Archives, première diffusion le 22/12/2001] — Le premier épisode du film vient relancer, s'il en est besoin, la mondiale pottermania. il ne s'agit pas d'un succès mais d'un raz-de-marée : 130 millions de livres vendus en quatre ans, en quarante langues.

Il convient de s'interroger sur les raisons d'un tel succès. Cela est d'autant plus intéressant que des critiques sévères émanent parfois des milieux catholiques. Il y aurait des à-côtés dommageables (pour ne pas dire gravissimes) à l'influence sur des millions d'enfants, de cette littérature enfantine, qui contamine les adultes. Harry Potter n'est pas qu'un triomphe éditorial, il est un phénomène social.

Je propose trois points de réflexion : 1/ Les raisons d'un succès ; 2/ Critique des critiques cathos ; 3/ Les points d'interrogation qui subsistent.

I– Les raisons d'un succès

Disons tout d'abord que le film suit de très près le livre, ce qui est appréciable. La reconstitution est parfaite, le rythme enlevé (et les 2h30 de projection passent à toute allure !), les acteurs (adultes) prennent leur rôle très au sérieux, et les enfants sont remarquables et convaincants. Pour qui aime les joies simples (ce n'est pas le cas de tout le monde), c'est un vrai bonheur. Une limite du film, toutefois, tient justement au fait du passage de l'écrit à l'image. On perd le sel qui préserve le livre de n'être qu'un conte pour enfants : l'ironie, le décalage, l'humour très british (Ah ! Les listes de livres scolaires à se procurer avant la rentrée scolaire "magique", quel régal !).

Quelles sont donc les raisons du succès ? Peut-être en est-il de deux sortes : psychologiques et théologiques.

a/ Les raisons psychologiques . Elles tiennent à la caractérisation générale : le décor n'est rien moins que celui d'un collège (à peine transposé en monde sorcier). Les enfants retrouvent la discipline, les cours, les livres, les profs, le sport, les camarades, les rivalités, avec tout ce que cela a de savoureux. Les caractères sont bien trempés : Harry en héros grave et charismatique, Ron en ahuri inséparable et généreux, Hermione en bêcheuse bûcheuse, mais brillante, portrait finalement valorisé de la prima donna. Les professeurs sont eux aussi bien dessinés, souvenirs tangibles des impressions d'enfance (sévères, ridicules, ou protecteurs). En outre, les bons sont bons, les méchants méchants, les ambigus nettement ambigus. Il n'y a aucune subversion des valeurs. Au plan moral, aucun dérapage n'est à noter, et l'on peut même louer l'éloge de la vertu qu'enseigne le sage Dumbledore à Harry : " Ce sont nos choix, Harry, qui montrent ce que nous sommes vraiment, beaucoup plus que nos aptitudes " (tome 2, Harry Potter et la chambre des secrets, p. 268). Sont aussi promus l'amitié, la fidélité, le sacrifice de soi, la famille lorsqu'elle s'aime vraiment (cf. les Dursley, véritables "beaufs" anglais, à confronter aux Wheasley, les parents de Ron, pauvres mais si gentils, toutes les familles étant d'ailleurs unies), le travail, la lecture, le respect de l'autorité lorsqu'il le faut. La sorcellerie proprement dite est-elle alors le piment de la potion ? J'allais dire : presque pas. Elle est là pour le décor imaginatif, rien de plus. Comme le note justement Famille Chrétienne, dont la critique est fort équilibrée, il n'y a pas plus de magie là-dedans que dans Merlin l'Enchanteur. Nous reviendrons sur ce point.

En revanche, un point nous paraît considérable, trop peu noté : Harry est orphelin. Il n'a pas de famille, pas de famille normale, il en souffre. C'est d'ailleurs le point vraiment émouvant, sensible, de l'oeuvre. La moitié ou presque des enfants de la planète peut donc se retrouver dans cette blessure... qui n'est pas seulement celle de son front. Harry est le héros des familles détruites, et il a l'amer bonheur d'apprendre que ses parents sont morts pour le sauver.

C'est précisément cela qui appelle les raisons théologiques.

b/ Les raisons théologiques. Harry Potter n'a rien du traité complet de dogmatique, il n'a rien d'explicitement chrétien, et il semble même que son auteur soit assez loin de la foi chrétienne. Cela dit, il n'en reste pas moins, et ce n'est pas le moindre des paradoxes de la séduction que le roman exerce, que Harry, l'orphelin sorcier, est revêtu de tous les oripeaux chrétiens du rédempteur... dégriffés !

1/ Harry est rédempteur : il n'a pas de père terrestre, sa mère est morte pour le sauver, dans un combat contre le serpent ( !) ; il (non elle) est marqué d'une cicatrice, que lui a infligé l'auteur du mal ; il est connu de tous et attendu par tous (cf. les Prophètes, le Messie), mais, comme eux, n'est ni reconnu, ni accepté par tous. Il est doué d'une puissance peu commune ; il réapprend tout dans son humanité. Dans les premiers combats contre Lord Voldemort, il fait au moins match nul. Cela même qui fait reculer ses ennemis, ou les détruit, est l'amour (parental, sacrificiel) dont Harry est marqué dans son être. L'amour repousse la haine.

2/ L'antique serpent : Lord Voldemort, le sorcier noir, le méchant absolu et implacable, est typiquement l'Ange déchu d'Apocalypse 12, 7 sq. Il est le plus intelligent des sorciers, le plus doué, mais qui a choisi le mal et la domination. Il y a entraîné d'autres, il règne par la terreur. Il a attaqué la mère de Harry et cherche à s'en prendre au bébé, est vaincu par lui, et enchaîné pour un temps (cf. Apoc. 12, 1-6). Il revient, sous la figure du serpent (tome 2), sous une sorte de réincarnation (qui n'en est pas une, tome 4) , il sera un jour vaincu.

3/ Une théologie inversée des Noms de Dieu : Voldemort est "Celui dont on ne doit pas prononcer le nom", ou bien "Vous savez qui", figure inversée du Dieu de Moïse en Exode 3, 14 : "Je suis celui qui Est". Paul Valéry, pour définir le serpent, disait excellemment cette figure de l'inversion, avec le sifflement serpentin : "Je suis celui qui modifie." Or, ce nom de Voldemort, que tout le monde craint d'évoquer, seul Harry peut le prononcer en face, sans pudeur. Il a la maîtrise de ce nom, et donc de l'ennemi, comme Jésus maîtrise son adversaire, lors de la Tentation au désert (Mc 1, 12-13 ; Mt 4, 1-11 ; Lc 4, 1-13).

4/ L'Église et le salut : Le Collège de Poudlard est le lieu préservé de l'action maléfique de Voldemort. Harry est l'élève attendu depuis toujours. Cette école est peuplée du meilleur, du médiocre, et du pire (distinction entre l'Église sans péché, mais peuplée de pécheurs). Elle bénéficie de la présence paternelle et bénéfique de Dumbledore, figure du Père Bon, qui sait où conduire Harry (tome 1, épisode du miroir du désir). D'ailleurs la sociologie de l'oeuvre n'est point anarchiste. Le désordre est signe du mal ; l'ordre, tout au plus, peut être signe de sclérose : qui le nierait ?

Toutes ces raisons ne font pas une militance, ni même une confession de foi. Mais le schéma rédempteur fonctionne inconsciemment chez le lecteur, peut-être même chez l'auteur. L'inconscient culturel collectif, encore imprégné des débris du christianisme, y trouve son compte. Ce point est important. Il est, me semble-t-il, l'ultime ressort d'un succès qui va au-delà de trois vertus littéraires plus immédiates : la qualité d'écriture, la finesse de pénétration de la psychologie enfantine (et de son évolution adolescente), et surtout l'extraordinaire fantaisie imaginative, qui maintient éveillé (et excité), des heures durant, le jeune lecteur, et le plus âgé.

II— ritique des critiques cathos

Des revues ou autres circulaires se font fort de dénoncer l'ouragan et ses dangers. L'argument principal est celui de la publicité donnée à la magie. Avec un syllogisme aussi définitif que mal utilisé : Harry Potter est un sorcier ; or l'Église condamne la magie, donc, etc. Sur ce point, il faut s'entendre. Jamais cette oeuvre n'appelle à une apologie de la magie (la vraie). Ce n'est donc pas la même magie que l'Église réprouve et que Harry Potter présente. Il s'agit d'une transposition très anglaise, sans cesse décalée, et fort traditionnelle dans la littérature enfantine. Notre avis est que cette magie-là ne recèle aucun danger. Peut-être risque-t-elle, tout au plus, d'avoir deux effets pervers : permettre une relance commerciale d'un Halloween essoufflé (mais le canaliser aussi ; et Halloween, n'en doutons pas, est un véritable poison, fête païenne recouvrant la Toussaint), et meubler l'imaginaire enfantin d'un bric-à-brac magique qui peut, hélas, en remplacer un autre, supposé plus sain.

Nous accordons ce second point. Mais attention : de quoi parle-t-on, de quel imaginaire intact ? De Walt Disney, au mieux ? Car Le Roi Lion est une hymne à la réincarnation, autrement malsaine ! Et Merlin ? Un magicien lui aussi, qui sévit depuis 30 ans, sans personne pour s'en inquiéter. Sans compter que le Merlin authentique est un personnage maléfique, issu des légendes celtes volontiers antichrétiennes ! Vers qui faut-il alors se tourner ? Blanche-Neige, le Belle au Bois dormant, le Chaperon Rouge, ne sont après tout que des leçons de sexualité, à l'érotisme parfois torride : Blanche-Neige doit échapper à le jalousie sexuelle de sa belle-mère, bref de sa mère..., à l'impuissance des nains aussi, pour ne trouver l'amour que grâce au premier prince venu, qu'elle épouse sans le connaître. Dans les bonnes familles, on se marie jeune et vite, en effet, et l'on a beaucoup d'enfants. Quant à être heureux à cette aune-là de la préparation au mariage, c'est une autre histoire ! Et Le Petit Poucet, que met-il en scène, sinon l'abandon parental (à la gloire des lois récentes), et la pédophilie de l'ogre " qui mange les petits enfants " : " ça sent la chair fraîche ! ", quelle horreur ! Ces contes sont des initiations pour enfants entrant dans l'adolescence, mais où se situe la frontière entre la mise en garde et la promotion involontaire ?

Acharnons-nous : Mickey et Minnie, Donald et Daisy, Popeye et Olive, éternels fiancés, sont une invitation au refus actuel de s'engager dans le mariage. Gaston Lagaffe est une apologie de la paresse et de la déstructuration vertueuse, l'oncle Picsou du capitalisme sauvage, Les Schtroumpfs du communisme. Astérix est l'étendard de la révolte des minorités, il incarne la démagogie des exclus et des inadaptés sociaux, sans parler du culte de la force brutale, sur fond d'idolâtrie polythéiste et de potion... magique ! Batman et Superman sont l'expression sociologiquement bien connue, et nullement exemplaire, de la schizophrénie américaine postérieure au krach de 1929 ! Il y a pire, au plan des moeurs : comment se fait-il que deux hommes vivent sous le même toit, voire dans la même chambre, sans aucun lien de parenté, Dupont et Dupond de Tintin, Spirou et Fantasio, et même Blake et Mortimer, pour ne pas parler des trop beaux adolescents d'Alix ? La destruction des valeurs familiales semble alors trouver son sommet dans le merveilleux dessin animé Les Aristochats, qui raconte l'histoire d'une fille-mère d'excellente famille, dont les trois rejetons, chatons de couleurs différentes, sont de toute évidence issus de pères inconnus et différents ; en outre, elle épouse, sans sacrement, un chat de gouttière, ajoutant la subversion sociale (la mésalliance) au mariage laïc et au stupre de sa vie passée.

Il va sans dire que tous les exemples ci-dessus désignent des classiques sans aucun danger. J'ai voulu m'amuser à pousser le bouchon pour montrer que si l'on promène sur les films ou les livres les plus innocents le même regard que sur Harry Potter, on trouve toujours quelque chose de répréhensible. Mais il existe d'autres histoires moins innocentes cette fois, à la télévision (les dessins animés japonais !), au cinéma (jusqu'à l'apologie du matérialisme mystique de La guerre des étoiles, film pourtant inoffensif : la force, et son côté obscur), dans les bandes dessinées actuelles, virtuoses et esthétiques, à la gloire du New Age, du sexe débridé, des orgies, du fantastique le moins chrétien, voire du diabolique déclaré. Là, il y a danger, lisible par tous, gratuitement, dans n'importe quelle librairie. Et que pourrait-on dire de l'atrophie de l'imaginaire dans le déferlement des jeux vidéos violents, quand ce n'est pas celle du sens moral ? Les parents s'en inquiètent-ils ? S'inquiètent-ils assez des chansons des groupes Rock à la gloire du viol, de la drogue, du suicide, de l'avortement, et j'en passe ? Qu'ils lisent donc les textes de ces chansons ! Mais il est vrai qu'ils ne lisent jamais rien, surtout pas les chansons destinées aux rallyes bien-pensants qu'ils organisent eux-mêmes pour leurs petits chéris grandissants, qui sont la mise en pratique, certes bien élevée, de la licence des moeurs actuelles et du décervelage des meilleurs espoirs de la génération JMJ : ils font ensuite semblant de découvrir l'humidité de l'eau. Pardonnez-moi cette pointe de méchanceté, mais je crois vraiment qu'une certaine forme de mondanité abîme les jeunes chrétiens, pas seulement et pas d'abord pour des raisons morales, mais parce qu'elles les rend superficiels à l'âge où l'on gagne ou perd, d'un coup, les bénéfices d'une éducation chrétienne réussie. Ce qui tue le jeune adulte chrétien, c'est l'argent, le désir effréné d'ascension sociale, et la superficialité qui en résulte. Le paraître tue l'être, et le mondain tue l'apôtre.

Il convient donc de ne pas diaboliser une oeuvre enfantine qui apparaît moins dangereuse que bien d'autres choses moins repérables, auxquelles on ne songe pas assez. Peut-être y-a-t-il actuellement, mais cela appartient à l'air du temps, une tendance à la surprotection de l'enfance, inversement proportionnelle à la permissivité laissée à l'adolescence et à l'âge étudiant : une sorte de mauvaise conscience en quelque sorte, ou d'ultime lieu de préservation... bien illusoire, puisque tout est remis en cause, ensuite. Plus profondément, la lecture que les adultes font de Harry Potter est précisément une lecture adulte. Il faut faire la même pour les autres contes que nous ne connaissons plus... qu'avec nos yeux d'enfants. Un souvenir heureux n'est pas un critère suffisant de qualité, comme il ne saurait suffire à fonder quelque tradition que ce soit. Il conviendrait donc de relire Perrault (Ciel ! Que n'y verrait-on pas, une petite fille au lit avec un loup de rencontre ! La Comtesse de Ségur : que n'y a-t-on pas relevé de perversions !). Si l'on veut quitter la naïveté, alors il faut le faire à fond. Peut-être pour s'apercevoir que la frayeur éprouvée s'explique plus par le changement de regard de l'adulte que par la chose regardée, de même que l'innocence des récits anciens reflétait surtout celle de ses lecteurs.

Or, certains critiques cathos se signalent, comme souvent, par leur double nature méfiante... et naïve, affirmant qu'ils n'ont pas lu les livres et qu'ils ne verront pas le film ! Il manque à bien des milieux catholiques de lire, de se cultiver, d'exercer habituellement leur sens critique. Il est vrai que dans certains lieux, cela ne se fait pas. L'esprit de critique salit les mains et l'esprit, il fait désordre. Ce qui revient à laisser aux autres le soin de le faire. Il ne faut pas s'étonner alors que le terrain soit occupé, qui est celui des médias, de la littérature, du théâtre, du cinéma, de l'enseignement. Plus encore, il convient de proposer un meilleur produit. L'idéal serait que surgisse aujourd'hui une littérature de qualité, pour enfants, pour adultes aussi. Où sont les Claudel, Mauriac, et autres Bernanos de demain ? Je vais vous le dire : ils sont tous en écoles de commerce. Qui fait des études littéraires déroge, qui enseigne les Lettres déroge plus encore ; quant à celui qui se fait artiste ou journaliste...

Il ne reste plus, pour se donner bonne conscience, qu'à maudire les médias... et à continuer à regarder la télé trois heures par jour.

III— Les points d'interrogation qui subsistent

Revenons à Harry Potter. Il ne saurait s'agir de porter aux nues ce qui n'est après tout qu'une oeuvre mineure. Mais tous les enfants de cette génération en seront marqués.

Je crois qu'il faut très nettement leur enseigner à distinguer l'imaginaire du réel, les vertus des personnages, des robes de sorcier dont ils sont revêtus. Si l'on s'en occupe soi-même, cela ne pose aucun problème, c'est même franchement ludique ! Cela suppose simplement de lire soi-même les livres, sans se contenter des commentaires des autres. L'éducation ne se délègue jamais. Puisse-t-il en être ainsi du catéchisme et des matières scolaires " à idées " ! Un danger, me semble-t-il, actuel, des chrétiens convaincus, est de se contenter de textes de seconde main dans leurs militances diverses, et de manquer ainsi la vérité en évitant la confrontation avec le texte authentique.

Concernant la saga de Harry, quelques points d'interrogation subsistent. Et il reste encore trois tomes prévus !

Or, premièrement, le quatrième tome (le meilleur, le plus passionnant... 650 pages !) marque cependant un noircissement très net de l'atmosphère. Où ira-t-on dans cette direction légèrement morbide ?

Deuxièmement, Harry va grandir. Au tome 7, il aura 17 ans, et je ne serais pas étonné que nous soit donnée en exemple sa "première expérience"... En quoi, hélas, il rejoindrait 98*es livres, films, revues pour adolescent(e)s proposés partout. Quelle pitié ce serait !

Troisièmement, l'univers imaginatif de Harry, qui n'est magique que superficiellement, peut-il, toutefois, comme l'a dit le Père Pascal Ide, conduire à l'Évangile ? Pour l'instant, ce n'est pas impossible, il ne promeut rien, mais n'empêche pas non plus. Pas plus que Cendrillon, qui ne pense qu'à ses toilettes, sa fée-marraine, qui lui fait miroiter le bonheur grâce à la magie, et sa citrouille, promotion sociale fondée sur l'illusion. Ce n'est donc pas impossible, pour l'instant...

Il ne saurait être question de bouder son plaisir, en allant voir le film (réussi, et désamorcé à l'excès), qui n'est après tout qu'une superproduction américaine pour tous publics, et surtout en lisant les livres, en attendant aussi la suite. Mais on a le droit de ne pas aimer ou d'être déçu !

Qui donc écrira un Harry Potter d'inspiration vraiment chrétienne ? Il faut avoir le courage d'investir le monde des Lettres, et ce n'est ni facile, ni socialement gratifiant. Les chrétiens doivent reprendre leur place dans la culture et l'art. Peut-être sont-ils trop timorés, ou méprisants, ou échaudés. Qu'ils reprennent courage ! Ou bien désirent-ils des écrivains comme ils désirent des vocations religieuses : " Les vocations, c'est comme les autoroutes, tout le monde en veut, mais pas dans son jardin ".

Les critiques les plus sévères ont parfois touché quelque chose de vrai. Mais puissent les critiques devenir créateurs ! Un célèbre musicologue de la radio, aussi savant que plein de verve, Antoine Goléa, avait écrit un livre sur son métier de critique : " Je suis un violoniste raté ! ".

> D'accord, pas d'accord ? Envoyez votre avis à Décryptage

>