Penelopegate : la défense de François Fillon l’enfonce !

Fillon fut la divine surprise d’une droite qui se mettait à croire de nouveau au courage, à l’honnêteté, à la clarté. Mais son succès à la primaire fut acquis par défaut, par rejet de ses deux concurrents.

Et, dans ce rejet, un critère fut déterminant pour les trois millions de Français qui lui apportèrent leurs suffrages : la probité. Ils ne voulaient plus des affaires d’appartements, d’emplois fictifs, de financement illégal auxquels le nom de M. Juppé était associé, ni des affaires de M. Sarkozy. Avec Fillon, le peuple de droite pensait avoir tourné la page de la droite affairiste des années Chirac-Sarkozy.

Visiblement, on était allé un peu vite en besogne…

Depuis deux mois, la candidature Fillon patinait : la droite de conviction le voyait se juppéiser depuis la primaire, par sa promotion insensée des Apparu, NKM, et autres UDI.

Désormais, la juppéisation a atteint un nouveau stade. Celui du soupçon de pratiques indignes trop courantes dans les partis de droite : recrutement de proches, emplois fictifs, etc. Retour aux pires heures des affaires du RPR. Avec un parfum d’affaire Tiberi dans l’air : emploi fictif pour madame, un vague rapport pour justifier un gros salaire…

L’affaire du ou des emplois fictifs de son épouse, révélée par Le Canard enchaîné, si elle venait à être confirmée, serait dévastatrice pour le candidat et son parti. Et l’on ne voit pas comment il pourrait poursuivre, ou démarrer vraiment une campagne présidentielle dans ces conditions.

Les premiers arguments de sa défense sont absolument inacceptables, et d’une maladresse insigne : crier à la « misogynie » ? La belle affaire ! On n’aurait pas de comptes à demander à Madame Fillon pour ce qui ressemble à un emploi fictif grassement rétribué pour la seule raison que c’est une femme ? « Séquence des boules puantes » ? Belle expression gaullienne… Mais la réalité, cher ami ? Emploi fictif ou non ?

Les Français, ceux qui ont voté ou s’apprêtaient à le faire pour M. Fillon, sont en droit d’attendre d’autres explications plus sérieuses. Et un retrait de M. Fillon au cas où les faits rapportés par Le Canard enchaîné seraient avérés.

En effet, l’heure est venue de rappeler à M. Fillon ses propos d’août dernier :

« Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen ? […] Il ne sert à rien de parler d’autorité quand on n’est pas soi-même irréprochable. […] Avoir une haute idée de la politique signifie que ceux qui briguent la confiance des Français doivent en être dignes. Ceux qui ne respectent pas les lois de la République ne devraient pas pouvoir se présenter devant les électeurs. »

Il n’y aurait rien de pire, pour M. Fillon lui-même, pour la droite, pour la démocratie française, que commence à présent un feuilleton à la Xavière Tiberi.

Source : Boulevard Voltaire