" Elites politiques corrompues et investisseurs sans scrupule portent un coup mortel au développement durable ! " L'association Transparency International, qui a publié mercredi à Berlin son indice de perception de la corruption (cuvée 2002), entend bien surfer sur la vague médiatique déchaînée par le Sommet de Johannesburg.

Le message est abrupt, sans complaisance : " Les élites politiques et leurs acolytes continuent de toucher des pots-de-vin chaque fois que l'occasion se présente ", a déclaré Peter Eigen, président de Transparency International, à l'occasion de la présentation de cet indice créé en 1995. "Dans les pays en développement, des élites politiques corrompues travaillent de concert avec des hommes et des femmes d'affaires avides de gain ainsi que des investisseurs sans scrupule", contribuant à enchaîner " des nations entières dans la pauvreté ", a-t-il ajouté. Et d'énoncer des résultats alarmants : 70% des 102 pays répertoriés obtiennent moins de 5 sur un score maximum de 10 dans l'Indice 2002, qui reflète le degré de corruption ressenti comme existant au sein des services publics et de la classe politique par les milieux d'affaires et les analystes du pays, résidents ou expatriés. L'année précédente, 40% des pays avaient obtenu la moyenne.

Le Bangladesh, le Nigeria, mais aussi le Paraguay, Madagascar, l'Indonésie ou le Kenya obtiennent les plus piètres scores, avec des notes inférieures à 2. A l'inverse, certains pays parmi les plus riches du monde comme la Finlande, le Danemark, la Nouvelle-Zélande, l'Islande ou Singapour obtiennent un score supérieur à 9, dénotant de très bas niveaux de corruption. Concernant les pays européens, le bilan est mitigé. Si les pays du Nord se distinguent par l'excellence de leurs notes, ceux du Sud arrivent loin derrière. La France, notamment, arrive 25ème avec une note de 6,3 (comme le Portugal), devant l'Italie (5,2) et surtout la Grèce (4,2).

L'IPC 2002 vient compléter un autre Indice de l'ONG publié en mai, classant les pays exportateurs en fonction de la propension de certaines de leurs sociétés à offrir des pots-de-vin dans les pays émergents. Nombre d'entreprises en Russie, en Chine, à Taiwan et en Corée du Sud, mais aussi en Italie, aux Etats-Unis et en France, n'hésitent pas effectuer leurs paiements avec des dessous de tables.

Sur le web, le classement de Transparency International sur http://www.transparency.org/pressreleases_archive/2002/2002.08.28.cpi.fr.html