L'Algérie donne son accord à la béatification à Oran des moines de Tibéhirine

L'accord du gouvernement algérien était-il nécessaire pour permettre la béatification des moines de Tibéhirine ?  Telle est la question qu'il paraît légitime de se poser et semblerait, dans une cas similaire, tout à fait inappropriée dans un pays comme la France ?

Les moines de Tibéhirine avaient été déclarés martyrs en janvier. Leur béatification n'est plus qu'une affaire de quelques mois. Invité de France 24, le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a déclaré que l’Algérie a donné son feu vert pour la béatification, à Oran, des moines français âgés de 45 à 82 ans. Enlevés en mars 1996 dans leur monastère de Notre-Dame de l'Atlas, à 80 km au sud d’Alger, les sept religieux avaient ensuite été assassinés dans des conditions qui restent obscures.

"L'Algérie a donné son accord pour la béatification de ces moines et ça a été signifié au Vatican", a déclaré Abdelkader Messahel le 10 avril. "La béatification se fera dans quelques mois, dans quelques semaines, à Oran", a-t-il précisé.

Interrogé sur une possible présence du pape François à cette cérémonie en Algérie, le chef de la diplomatie algérienne ne l'a pas exclue : "On verra, pourquoi pas". Fin janvier, le pape François avait ouvert la voie à leur béatification en les déclarant martyrs, au côté de douze autres religieux et religieuses tués en Algérie entre 1994 et 1996 – dont l'ancien évêque d'Oran, Pierre Claverie.

La mort des sept moines de Tibéhirine avait été annoncée le 23 mai 1996 par le Groupe islamique armé (GIA) dans un communiqué. Mais l’enquête est sujette à polémiques. Des doutes pèsent notamment sur la thèse officielle avancée à l'époque par Alger, celle d'un enlèvement puis d'un assassinat des moines par le GIA en pleine guerre civile. Des soupçons ont, depuis, émergé sur une possible implication des services secrets militaires algériens.

Mais l’hypothèse a été balayée par le ministre algérien des Affaires étrangères : "Nous n’avons pas peur de la vérité", répond Abdelkader Messahel. "Tout le monde sait dans quelles circonstances ils ont disparu, les Français le savent, les Algériens le savent."

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