
L’élection écrasante de Bruno Retailleau à la tête des Républicains, avec près de 75 % des suffrages lors du Congrès du parti, le propulse comme un potentiel candidat de la droite LR pour l’élection présidentielle de 2027. Si ce succès interne renforce sa légitimité, le ministre de l’Intérieur devra rapidement faire face à des choix cruciaux, concernant sa place au gouvernement et dans sa stratégie d’alliances.
Fort de cette victoire, obtenue après une ascension fulgurante en quelques mois, Bruno Retailleau se rêve désormais en chef de file de la droite LR pour 2027. Toutefois, les obstacles sont nombreux. Le premier est d’ordre sondagier : les Républicains n’ont pas atteint le second tour des deux dernières élections présidentielles, avec un score inférieur à 5 % en 2022 pour Valérie Pécresse. Testé dans les enquêtes d’opinion, Bruno Retailleau peine à atteindre les 10 %, loin derrière le candidat du Rassemblement national (RN) ou son ancien camarade LR, Édouard Philippe.
Autre défi, son poste de ministre de l’Intérieur. La question de son départ de la place Beauvau, et de son calendrier, constitue un véritable casse-tête, comme nous l’évoquions dans un précédent éditorial. Lundi 19 mai, au lendemain de son élection interne, il a réaffirmé sur CNews son rejet du macronisme et sa fidélité à ses valeurs. Une prise de position qui a suscité des tensions avec les partisans du « socle commun » au sein de la coalition. Emmanuelle Brisson, présidente des Jeunes LR et proche de Retailleau, va plus loin en niant l’existence d’un tel socle et en revendiquant l’autonomie des Républicains. Cette posture, difficilement tenable à long terme, pourrait fragiliser sa position.
Enfin, un choix stratégique majeur se profile : quelle attitude adopter face au centre macroniste et au RN ? Si l’affaiblissement temporaire de Marine Le Pen pourrait favoriser ses ambitions pour 2027, Bruno Retailleau devra clarifier ses préférences en matière d’alliances, entre un rapprochement avec le centre ou une entente avec le RN. Par ailleurs, au sein de son propre parti, il devra maintenir l’unité entre des courants divergents. David Lisnard, maire de Cannes, qui n’exclut pas une candidature à la présidentielle, pourrait jouer sa propre partition, tandis que d’autres figures pourraient également émerger.
Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
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