L’accident de voiture de l’humoriste Pierre Palmade le 10 février, a connu une attention médiatique démesurément grande. Sous l’empire de cocaïne, il a percuté un véhicule tuant un enfant dans le ventre de sa mère et blessant grièvement un garçon de six ans et son père.

Un fait divers abject

 

Cette affaire sordide a mis en lumière une pratique sexuelle dégénérée (le « chemsex » c’est-à-dire une activité sexuelle sous l’empire de drogue) mais aussi l’irresponsabilité d’un homme de 54 ans qui prend son véhicule dans un état déplorable.

Condamné en 1995 pour un usage de drogue puis accusé à tort de viol en 2019 dans une affaire impliquant l’alcool, la cocaïne et un jeune de 19 ans en situation irrégulière, le personnage était précédé par sa réputation.

Pierre Palmade participait aux agapes du showbiz français parmi lesquelles « Les Enfoirés », grand raout de la bien-pensance artistique. En 2020, il est célébré par France Info pour faire partie de ces personnalités qui « font rire pendant le confinement » en compagnie de deux individus depuis accusés de viol : le youtubeur Norman Thavaud et l’acteur Ary Abitan.

Réputé comme grand consommateur de drogue, Pierre Palmade est un homme d’excès qui avait toujours su passer entre les mailles du filet judiciaire ou des scandales. Le drame du 10 février dont il est à l’origine a marqué un tournant. Une sinistre affaire qui se cantonnait à un tragique fait divers jusqu’à ce que la présence d’images pédopornographiques soient évoquées chez le principal protagoniste de ce drame.

 

Pédocriminalité, pornographie, drogue, la porosité de l’abject

 

Depuis le 18 février, Pierre Palmade fait l’objet d’une enquête pour des soupçons de détention de contenus pédopornographiques. Une enquête qui fait suite à une dénonciation auprès de la police.

L’auteur du signalement dit avoir en sa possession des vidéos et des audios démontrant que l’humoriste détenait de telles images.

Pour l’heure, rien n’indique que ces accusations soient exactes. Dans les milieux interlopes, les accusations pour disqualifier un rival ou régler ses comptes sont possibles. La présence de telles images peut aussi s’expliquer de manière fortuite. Ainsi, Pierre Palmade a pu télécharger des contenus pornographiques ou solliciter des images et se retrouver avec un « contenu non désiré ».

L’enquête pourra en dire plus sur cette affaire : innocenter, accabler ou glisser sous le tapis le volet « pédo » qui parfois peut éclabousser des hautes sphères de l’Etat et différentes institutions…

Quoi qu’il en soit, cette affaire illustre l’imbrication de comportements de marge : consommation de drogue, sexualité débridée et exercice de la pornographie. Révélateur d’une époque mais aussi et probablement surtout d’un milieu privilégié, ce dramatique fait divers pourrait tourner au scandale et même à l’affaire d’Etat.