Tout semblait rouler comme sur des roulettes : Zemmour faisait une percée fulgurante, et pouvait envisager les élections avec optimisme. Les Républicains s’apprêtaient à voter pour Bertrand, ce qui permettait à l’aile droite du parti de rejoindre Zemmour. Marine n’existait plus beaucoup, ce qui permettait à Zemmour de compter sur un ralliement massif des sympathisants du Rassemblement National. Il devenait possible de miser sur un second tour Macron-Zemmour, permettant un débat réjouissant entre les deux finalistes.
Et voilà qu’en quelques semaines, tout semble dérailler. Si Macron semble être assuré de se trouver au second tour des élections, une période de flottement entoure l’activité de Zemmour, qui perd des points dans les sondages. Le beau moment de Villepinte ne peut, à lui seul, retourner la situation. Marine, de son côté, se remet en selle, et conforte ainsi son électorat. Et, petite catastrophe, Valérie Pécresse, méchamment appelé Poupée Barbie par ses adversaires, emporte la primaire LR. Le paysage se brouille donc soudain considérablement.
Du côté du Rassemblement National, tout d’abord, l’espoir renaît et Marine se sent confortée. Mais l’on peut imaginer, avec une certitude proche de 100 %, qu’un débat Macron-Marine serait la voie royale pour permettre à Macron de continuer à détruire la France pendant cinq ans.
Du côté des Républicains, Valérie Traîtresse a décidé de faire du Sarkozy en culottes courtes. En résumé : vous allez voir ce que vous allez voir, je suis une femme de fer et ça va cravacher, je vous le dis. Sarkozy avait tenu exactement le même discours avant son élection à la présidence de la République, et l’on a vu ce qu’il en est résulté : un quinquennat catastrophique. Et comme Valérie n’a même pas l’atout de posséder l’envergure apparente de son mentor, l’histoire est écrite. Qu’elle soit au second tour ou pas, elle se ralliera très probablement à Macron, car son logiciel personnel la situe plutôt à gauche, ou plutôt nulle part. Il se fera donc une alliance naturelle entre les macronistes et les LR, avec un poste de Premier ministre à la clé pour celle qui a beaucoup trahi. En conséquence, succès garanti pour la prolongation à grande échelle de la déconstruction de notre pays pendant cinq ans supplémentaires.
Du côté de Reconquête de Zemmour, ce dernier est devenu la cible privilégiée de tous, et même de ses anciens amis, les Villiers, Gave et autre Ménard qui assassine autant que faire se peut son ancien « ami » pour de tristes et peu glorieuses raisons d’ego mal maîtrisé. Seule éclaircie : l’éventualité d’un rapprochement avec le Républicain Ciotti. Mais cela ne ferait sans doute pas gagner Zemmour contre Macron, au second tour de la présidentielle, compte tenu de l’évidence d’un ralliement de Pécresse à Macron dans ce cas de figure.
Dernier scénario possible, franchement catastrophique, quoique assez improbable : Pécresse est élue président de la République : dans ce cas, l’histoire est également écrite, car comme Sarkozy, elle ne fera à peu près rien, mis à part donner des gages à la gauche pour sa tranquillité personnelle.
Cela dit, et pour conclure, tout n’est pas joué dans ce paysage politique bien brouillardeux, et des surprises peuvent toujours surgir là où on ne les attendait pas.
François Billot de Lochner
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