source [Jeanne Smits] Le mariage humain, signe de l’union du Christ et de l’ Église, est au cœur du plan de Dieu… et donc, au cœur des attaques de Satan qui cherche de toutes ses forces à les défigurer. Plus qu’à un combat moral, c’est à une bataille à la dimension eschatologique que nous sommes appelés.
C’est un lieu commun que d’affirmer combien la famille est aujourd’hui la cible de toutes les attaques… Mais c’est davantage qu’un lieu commun. Il s’agit d’une réalité eschatologique, d’une situation qui ne peut se comprendre et s’analyser que du point de vue spirituel et surnaturel. Feu le cardinal Caffarra – l’un des signataires des Dubia adressés aux pape François à propos de la doctrine ambiguë du mariage véhiculée par son exhortation apostolique Amoris laetitia – en a témoigné publiquement pour la première fois lors d’une réunion à laquelle j’assistais à Rome en 2017 : sœur Lucie de Fatima lui avait indiqué par lettre au moment de la fondation de l’institut pontifical d’études sur la vie et la famille que « la bataille finale entre le Seigneur et le royaume de Satan portera sur le mariage et la famille. »
La voyante de Fatima lui écrivait cela de manière spontanée, alors que le cardinal sollicitait de sa part des prières pour l’œuvre que Jean-Paul II venait de lui demander de fonder. Elle ajoutait : « N’ayez pas peur : tous ceux qui travaillent à la sainteté du mariage et de la famille seront toujours combattus et l’on s’opposera à eux de toutes les façons possibles, parce que ce sont des points décisifs. »
Sous cet angle, on comprend mieux l’urgence première qu’il y a à défendre le mariage – qu’il soit naturel (c’est-à-dire correspondant aux besoins et à la réalité de la nature humaine) ou sublimé par le sacrement du mariage qui vient en quelque sorte en faire une image de l’union nuptiale entre le Christ et son Église tout en lui conférant les grâces si nécessaires à notre nature déchue.
Cette vision eschatologique de « dernière bataille » en dit long sur l’importance accordée par le Créateur à ce que l’on pourrait appeler la structure nuptiale de l’humanité. On aurait pu croire que Satan s’attaquerait, pour mieux nourrir son illusion de pouvoir vaincre le Tout-Puissant, à la liturgie, à la foi des catholiques en la Présence réelle, à la moralité en général. Et certes, il l’a fait et continue de le faire, mais ce n’est pas la « dernière bataille » : celle-ci cherche à atomiser la Création, à couper les hommes de tout ce qui fait leur réalité sur le plan de l’identité collective et individuelle, et sur le plan de la relation. C’est une entreprise de haine, ni plus, ni moins. Une sorte de tentative de re-création qui nous invite à réfléchir plus profondément à ce que Dieu a voulu nous donner à travers le mariage et la famille.
Pour le comprendre, force est de remonter aux origines. À la Genèse. « Dieu créa donc l’homme à son image ; il le créa à l’image de Dieu, homme et femme il les créa. Et Dieu les bénit, et il leur dit : Croissez et multipliez-vous, remplissez la terre, et assujettissez-la… »
Et plus loin : « Et le Seigneur Dieu forma la femme de la côte qu’il avait tirée d’Adam, et il l’amena à Adam. Alors Adam dit : Voilà maintenant l’os de mes os, et la chair de ma chair. (…) C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et ils seront deux dans une seule chair. »
Le mariage est institué dès le début, dès avant la faute originelle, dès avant la lignée, et la bénédiction qui lui est attachée n’a jamais été révoquée. C’est l’union d’un homme et d’une femme, irrévocable et donc indissoluble dans la chair, puisque celle-ci constitue ontologiquement une unité qu’il est impossible de rompre sans la tuer. Dans ces premières lignes du livre d’inspiration divine qui nous révèle les intentions de Dieu pour l’humanité sont contenues les deux réalités que l’on pourrait dire divergentes du mariage : l’union des époux en vue de l’agrandissement du nombre des êtres humains appelés à devenir enfants de Dieu, et la séparation qui se produit lorsqu’un de ces nouveaux êtres humains s’engage à son tour dans l’union du mariage, constituant une nouvelle réalité distincte et pourvue de sa propre autorité pour poursuivre l’œuvre de la « co-création ».
De là naît certes la société, mais on comprend que celle-ci doit s’incliner devant ce qui la précède, la fonde et la construit : ses prérogatives et ses droits s’arrêtent devant le droit et le devoir de chaque couple qui s’engage et s’unit devant elle de répondre à son propre appel à procréer et par là, aussi, d’« assujettir » la nature.
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Jeanne Smits est journaliste depuis plus de trente ans, longtemps directrice de la rédaction du quotidien Présent, puis rédactrice en chef du site reinformation.tv centré sur l'information internationale et géopolitique, polyglotte, Jeanne s'intéresse particulièrement à la bioéthique, aux pédagogies nouvelles et à leurs effets dévastateurs, ainsi qu'aux grands mécanismes mondiaux menant vers une forme de socialisme international.
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