Source [Boulevard Voltaire] C’est une pétition phénomène, explosive dans tous les sens du mot. En quelques jours, cette initiative lancée le 18 décembre par un inconnu sur la plate-forme en ligne Les lignes bougent.org réunissait, le 30 décembre au soir, près d’un million de signataires (976.000 à l’heure où nous terminons cet article) !
À titre de comparaison, les initiateurs d’une pétition en faveur de la sauvegarde des abeilles se vantaient, en septembre, d’avoir dépassé le million de signataires… à l’échelle européenne et sur une période de deux ans ! Sous le titre « Non au pass vaccinal, non à la discrimination des Français », cette jaquerie en ligne initiée par un certain Rodolphe Bacquet, rédacteur en chef de Alternatif bien-être (qui se présente comme « un site d’information sur les alternatives de santé »), secoue le pouvoir.
« Le projet du gouvernement de transformer le pass sanitaire en pass vaccinal n’est pas une formalité administrative », entame l’auteur. « C’est un point de non-retour vers l’obligation vaccinale généralisée, C’est autoriser une discrimination de chaque Français en fonction de son statut vaccinal. Ne nous laissons pas faire ! » Suit un long argumentaire. Selon l’auteur de cette pétition, le passe sanitaire « met les Français sous perfusion illimitée », il « est l’aboutissement d’un an de mensonges successifs », constitue une « manipulation de masse » et organise un « chantage pour violer votre consentement » : la charge est virulente.
L’idée n’est pas ici de faire le tri entre les bons et les mauvais arguments. Le site relève, par exemple, que « les vaccinés représentent désormais 57 % des admissions, contre 43 % pour les non-vaccinés » sans préciser que les non-vaccinés ne représentent plus, en France, que 8,5 % des plus de 12 ans. Les non-vaccinés sont donc incontestablement plus vulnérables. Mais la violence et le succès populaire de cette charge en disent long sur une certaine France que le gouvernement a définitivement braquée contre lui. À cet égard, le vent qui se lève rappelle le début de la crise des gilets jaunes. Les mêmes causes produisent les mêmes effets : des décisions autoritaires venues d’en haut, dans la grande tradition jacobine, sont appliquées sans nuances et sans la moindre idée des effets dévastateurs qu’elles peuvent entraîner sur la vie quotidienne des Français.
Des mesures radicales, accompagnées de peines financières disproportionnées par rapport aux moyens et au niveau de vie des Français, provoquent la colère de ceux qui n’en peuvent plus. Des décisions imposées, mal expliquées et mal reçues, tant les contradictions du gouvernement sur les moyens de lutter contre cette crise sanitaire ont été nombreuses, provoquent la colère. Une mise au ban de la société injuste, cruelle, accompagnée de tous les moyens de l’État, indigne ces Français. Dans n’importe quelle entreprise, n’importe quelle classe de collège et n’importe quelle association, une telle gestion des hommes aurait jeté les flammes de la révolte. Pour l’instant, ce coup de colère populaire, né hors du champ politique et loin des partis, comme les gilets jaunes, se contente d’un alignement impressionnant de noms sur un site Web. Pour l’instant…
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