[Source : Nouvelles de France]
Elles avaient pourtant l’air gentil, elles respiraient la jeunesse, l’allant et l’espoir ces joyeuses militantes, de droite assurément, qui se préparaient à manifester dans Paris ce 16 octobre pour la défense de la famille. Pourquoi fallait-il qu’elles s’affublassent de l’emblème le plus affreux, celui des coupeurs de têtes, le Bonnet Rouge, et cela le jour de l’anniversaire du martyre de Marie-Antoinette ?
Elles avaient pourtant l’air gentil, elles respiraient la jeunesse, l’allant et l’espoir ces joyeuses militantes, de droite assurément, qui se préparaient à manifester dans Paris ce 16 octobre pour la défense de la famille. Pourquoi fallait-il qu’elles s’affublassent de l’emblème le plus affreux, celui des coupeurs de têtes, le Bonnet Rouge, et cela le jour de l’anniversaire du martyre de Marie-Antoinette ?
La culture de la droite ne semble donc pas encore avoir évacué toutes les scories du gaullisme, qui aimait tant se parer du bonnet phrygien, du bonapartisme, et, disons-le de façon générale, du jacobinisme dont la France crève.
Le recul évident de la connaissance historique dans la jeune génération ne contribue pas à lui faire ouvrir les yeux sur les vrais errements de ses aînés et enseignants soixante-huitards, et même, on doit s’en rendre compte, soixante-huitards de la troisième génération.
Or leurs aînés restent précisément, malgré la poussée des idées de droite, largement mutilés par l’état d’esprit jacobin.
En cela, dans une première approche on doit considérer utilement, non pas ce qui oppose Juppé à Fillon, Sarkozy à Copé, NKM à Bruno Le Maire ou à Jean-Frédéric Poisson, ce dernier étant lui-même un peu à part, mais au contraire ce qu’ils disent dans leur ensemble.
Or, si on relit attentivement le script de l’émission et si l’on veut bien examiner les idées échangées entre les 7 candidats lors du premier débat de la primaire de la droite ce 13 octobre, on n’y trouve pas du tout l’impression soporifique qu’ont voulu retenir les professionnels de la communication.
Ils ne se sont guère querellés, pas au-delà de la bien séance, en dépit de deux ou trois moments de tension à propos des affaires, dont les Français se désintéressent mais qui passionnent les journalistes et le microcosme socialiste.
Pour l’essentiel, ils convergeaient dans leur proposition d’ensemble. Ils divergeaient, certes sur la question de savoir si on doit commencer par la baisse de la fiscalité et des charges ou par la baisse des dépenses. Débat utile, mais non guerre civile.
Or, leur cohérence entraînait aussi, malheureusement, un corollaire. Ils adhéraient pour la plupart d’entre eux à quelques clichés récurrents dont on se demande quand l’idéologie française s’en débarrassera enfin.
Prenons un seul simple exemple : celui du salaire minimum.
La modulation des charges fait que personne n’a éprouvé le besoin de citer son montant exact, exprimé en termes de salaire direct, ou de coût salarial.
Mais, plus grave, François Fillon disant, à plus ou moins juste titre, qu’il reflète ce que la société française peut payer esquive une autre question : le montant exprimé en euro, étant administrativement fixé à la même hauteur à Dunkerque et à Perpignan, on devrait rappeler qu’il ne représente pas le même pouvoir d’achat à Paris et dans la Creuse.
Dans la préhistoire de ce qui s’appelait alors le SMIG, institué en 1950, et qui comportait une version agricole, les abattements de zones n’ont été supprimés qu’en 1968, en même temps que le montant national de ceui s’appellerait désormais le SMIC, salaire dit de croissance, désormais unique était augmenté de 35 % ce qui allait entraîner une longue période d’inflation, finalement désastreuse pour les salariés. Et je me souviens avec une pointe d’émotion d’un vaste colloque de la Renaissance française en 1963 où les gaullistes de gauche représentés par Jacques Dauer, lequel venait de s’illustrer dans la lutte anti-OAS, réclamèrent avec passion « la fin des abattements de zones »…
L’idéologie jacobine fait donc aujourd’hui ce genre de dégâts, très concrets.
Quand comprendra-t-on qu’il faut en sortir ?