[Source : Boulevard Voltaire]
La classe politique est essentiellement préoccupée par le pouvoir, les avantages qu’on en retire, la nécessité vitale d’une réélection quand on n’a pas de vrai métier. Les jeux politiciens, le narcissisme des écrans et des micros, un certain nombre de préjugés à la mode plus ou moins idéologiques, mais facilités par l’inculture envahissante et le désir de « coller » avec la pensée unique des médias tissent l’essentiel de l’activité politicienne.
Un grand nettoyage de printemps s’impose. Le débat grotesque sur la déchéance de nationalité est révélateur. Un traître qui a une autre nationalité perd sa nationalité française. Un traitre français à part entière est frappé d’indignité nationale mais ne devient pas apatride. C’est une honte et un scandale que d’avoir fait de cette question un problème. J’avoue avoir regretté de ne plus être à l’Assemblée pour dire ce que je pense des tristes personnages qui trahissent un peuple qu’ils disent représenter.
J’ai été l’un des seuls à souhaiter la grande alliance de la droite nationale et conservatrice. Je me souviens avoir défendu au RPR la préférence nationale qui était un de nos thèmes privilégiés. L’électorat y serait en grande partie favorable. Le centre mou, des groupes de pression, l’immense majorité de la presse soutiennent, au contraire, l’absurde front républicain qui allie de fait des gens qui n’ont aucune idée commune.
Cette absence est masquée par le mot « républicain », vide de sens puisque le Front national ne menace en rien la République. Cela dit, le parti de Mme Le Pen ne fait guère d’effort dans cette direction et connaît un flottement sur des questions économiques ou sociétales qui n’est pas rassurant. Robert Ménard, qui est un ami, l’a mise en garde sur ce point.
Je reste partisan d’une grande alliance nationale et conservatrice. Le gaullisme, la démocratie-chrétienne et les libéraux héritiers de Giscard y auraient leur place. C’est ce qu’aurait dû être l’UMP – dont j’ai été membre – avant de ne plus être qu’une officine de placement électoral.
Être chrétien en politique est à la fois difficile et facile. C’est difficile parce que le royaume du Seigneur n’est pas de ce monde et qu’il faut sans cesse adapter l’idéal à la réalité, laquelle peut attraper l’idéal par la queue. C’est ce qu’oublient les chrétiens immigrationnistes, totalement irresponsables. Il faut, par exemple, favoriser la coopération décentralisée, l’aide aux pays pauvres, mais ne pas favoriser une immigration contraire au bien commun, à la source comme à l’arrivée, qui génère l’appauvrissement là-bas comme l’insécurité ici. Mais faire de la politique sans une étoile pour guider sa charrue, c’est bâtir sur le sable.
La religion chrétienne n’est pas une religion comme les autres, comme notre pape actuel le laisse malheureusement entendre, en gommant l’abîme qui la sépare de l’islam. Elle ne demande pas qu’on sacrifie des hommes ni même des animaux à un dieu. Elle est la religion d’un dieu qui s’est sacrifié pour le rachat de l’humanité. C’est donc une religion qui favorise à la fois l’enracinement et le service du bien commun proche, mais dans le cadre de ce que Jacques Maritain appelait l’Humanisme intégral.
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