Nos coups de coeur

A l'occasion de la visite de Jean-Paul II à Lourdes :René Laurentin, Le Voeu de Louis XIII,F.-X. de Guibert, rééd. 2004, 186 p., 20,90€

  • Auteur : René Laurentin
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Alors que le Pape annnonce son huitième voyage en France, le jour de la fête de l'Assomption (et du 150e anniversaire de la proclamation du dogme de l'Immaculée conception), le communiqué du Saint-Siège confirmant sa venue présente le 15 août comme un jour de prière traditionnel "pour la nation française".

L'origine de ce jour férié, associé au "Voeu de Louis XIII", qui la connaît encore ?

 

Le Vœu de Louis XIII, qui consacrait la France à Dieu par la Vierge Marie, n'est pas ce qu'on croit. La mémoire populaire l'a mythifié. Elle a confondu la naissance mortelle d'un dauphin, le futur Louis XIV, avec cet événement "immortel", comme disait le roi lui-même. On en ignore la réalité historique et la dimension spirituelle.

 

Qui en est l'auteur ? On a proposé toutes sortes de candidats... pourvu que ce ne soit pas Louis XIII. Ici, la surprise éclate.

 

L'abbé Laurentin a retrouvé la première rédaction du vœu par lequel Louis XIII confie sa personne et son royaume à Dieu par Notre-Dame, daté de 1630. La diversité des hypothèses témoigne d'un autre fait important : la concertation unanime du peuple, du gouvernement et des mystiques pour une

alliance irréversible avec Dieu, par Marie qui L'a lié à notre monde.

 

Le premier brouillon (également méconnu) du vœu révèle les motivations personnelles et l'expérience chrétienne de Louis XIII.

 

Cette consécration a beaucoup à nous apprendre.

 

Elle relève le niveau mental de nos discours religieux d'aujourd'hui, si pauvres et si souvent vides de Dieu. Ce n'est pas une consécration "à Marie", mais "à Dieu, rabaissé jusqu'à nous, par Marie élevée jusqu'à Lui". Ce retour sur "Dieu seul" (théocentrisme) peut être un principe de régénération spirituelle, mais aussi de bien des réconciliations entre les mouvements de consécration, souvent fautifs dans leur langage, et la théologie qui les méprise.

 

Il peut être aussi un facteur de réconciliation œcuménique. Un protestant, l'historien Pierre Chaunu, a tenu à préfacer ce livre.

 

Ce souvenir porte-t-il un avenir ? A l'heure où la France et l'Église de France sont confrontées de toutes parts, et chacune dans leurs ordres, à des interrogations existentielles pressantes et souvent angoissantes, ce rappel est un appel à la confiance en Dieu.

 

Comme hier, il est le gage avant-coureur de la médiation de Celle dont saint Bernard disait "qu'on n'avait jamais entendu dire qu'en vain, sur Elle, on n'ait compté"...

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