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L'Éthique des affaires et du management au XXIe siècle

L'Éthique des affaires et du management au XXIe siècle
  • Auteur : Philippe Le Tourneau
  • Editeur :
  • Nombre de pages : 0
  • Prix : 0,00 €

L'éthique est à la mode, il faut s'en réjouir, mais trop d'abondance nuit : éthique, que de crimes commis en ton nom ! C'est au nom de l'éthique que le fameux arrêt Perruche (assemblée plénière de la Cour de cassation du 17 novembre 2000) a justifié la préférence du néant sur le vivant, la mort plutôt que la vie, fut-elle douloureuse.

La question de l'euthanasie suit le même chemin : ne parle-t-on pas d'éthique de la mort ? À rebours de cette indigestion éthique antimorale, le professeur Philippe Le Tourneau voit dans l'éthique une forme de déontologie (à savoir un ensemble de comportements qu'il convient de pratiquer pour accomplir le bien) reposant sur une conception unitaire de la personne, et non à géométrie variable. De là, tout dépend. L'éthique n'est qu'une forme de projection de l'image de cette personne, ou de celle qu'on souhaiterait être, de celle que l'on croit (fides) découvrir (ratio). Mais, plus qu'une philosophie spéculative de la vie, l'éthique est une expérience : elle ramène aux limites inhérentes à chacun. Elle participe humblement à la vie. Elle contribue, ou plus modestement, tente laborieusement d'élever les hommes au niveau de leur condition. À les rendre sages, à leur conférer une unité indestructible : le sens du bien, de la vérité — de Dieu, pour certains.Phénomène d'intériorisation des valeurs, processus spirituel, l'éthique est surtout extériorisation d'une humanité qui se cherche, qui essaie de progresser dans l'ordre de la dignité. L'éthique s'avère donc inséparable de celui qui la professe ou la scrute. L'éthique s'incarne. Pour le professeur Le Tourneau, " il n'y a d'éthiques que d'entrepreneurs " (et non d'entreprises). Avant d'être hommes ou femmes d'affaires, " managers ", " juristes ", etc., les individus sont avant tout des personnes. Il est inutile de vouloir dessiner, suggérer une éthique des affaires si le sens de l'humanité ne préexiste pas. En d'autres termes, il convient de savoir quelle personne nous sommes pour ensuite agir, s'améliorer, se remettre en cause, être et non paraître, chercher et chercher encore. Comme l'écrivait Michel Villey dans ses Carnets : " La question est le lieu de la vérité. " On me pardonnera cette longue digression inspirée par l'essai de Philippe Le Tourneau. Elle se veut l'expression d'un malaise et d'une joie. Malaise, quand on songe à l'avenir, aux fausses bonnes idées du législateur " éthique " contemporain : l'enfer n'est-il pavé de bonnes intentions ? Joie, quand la lecture d'un économiste soucieux d'éthique se penche d'abord sur la nature humaine pour rappeler que l'avenir n'est pas écrit d'avance. BERTRAND DE BELVAL


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