Le colonel Michel Goya a été interrogé par la commission des affaires étrangères du Sénat dans une vidéo de deux heures cinq minutes. Le sujet en était les leçons à tirer de la guerre en Ukraine, mais, hélas, cette longue entrevue s’est soldée, pour l’essentiel, par une discussion de comptoir sur le conflit et aucun enseignement n’a été extrait, puisque, concernant les drones, seul thème d’importance vraiment abordé, pour ne pas déranger certains intérêts on a botté en touche. Nous allons donc ici faire une partie du travail à la place de la représentation nationale et nous le lui enverrons.
Pour rappel, j’avais écrit, en 2007, l’ouvrage intitulé « Logique de Défense : 30 idées en 200 pages » auquel je n’aurais guère de choses à ajouter s’agissant de la stratégie que je proposais. Mais il ne fut pas suivi d’effets et nous pouvons donc voir, a posteriori, l’étendue des dégâts. Nous allons essayer de balayer large pour un écrit qui pourra paraître long, non exhaustif (!) et cela volontairement, mais dont la densité n’aura pas grand-chose à voir avec un texte officiel, par nature soporifique et peu efficace. Commençons donc !
1 Le contexte global
Une guerre n’arrive jamais du jour au lendemain, par inadvertance. Ceux qui avaient bien voulu observer et écouter savaient que cela était inéluctable. Sans entrer dans des considérations compliquées, deux phénomènes ont été à l’œuvre :
1- Un refus des États-Unis de partager le pouvoir avec une Russie qui était prête à rejoindre l’OTAN initialement.
2- Un grignotage de la sphère d’influence russe par l’OTAN jusqu’au cœur des intérêts russes en ciblant l’Ukraine, un pays corrompu, mais industriel et une vraie puissance économique.
La Russie a envoyé des signaux, mais elle n’a pas été écoutée, voire les USA ont voulu déclencher un conflit. Nous ne saurons cela que dans quelques décennies lors de la déclassification de documents.
Concernant l’Europe, elle n’a rien vu venir, sinon l’Allemagne n’aurait pas plongé tête baissée dans la dépendance au gaz russe. La première leçon à tirer est donc que la diplomatie des pays européens a été nulle et qu’il est grand temps de changer tout ce personnel dans toutes les nations d’Europe et de former urgemment une génération montante et plus capable. À ce titre la décision de l’Élysée de supprimer le corps diplomatique révèle combien le président français est décorrélé des réalités.
Pour rappel, dans mon ouvrage de 2007, j’avais proposé une commission spécifique de défense qui avait la mission de flairer les conflits potentiels et le pouvoir constitutionnel et obligatoire d’augmenter la dépense. Encore faut-il être capable de prévoir pour que cela marche.
2 Les menaces
Rappelons que le livre blanc de la défense de 2008 consacrait comme risque essentiel de la France le terrorisme. Cela montre à nouveau la cécité de nos gouvernants et fonctionnaires. Mais poussons la réflexion plus loin, car certains veulent réarmer la France en désignant maintenant l’ennemi qui serait la Russie, laquelle serait prête à nous envahir.
Pour cela, faisons appel à de la physique élémentaire que chacun comprendra très bien. Quand on a un récipient avec une paroi étanche à l’intérieur, si un des deux compartiments est vide alors que l’autre est plein, c’est le plein qui remplit le vide et non l’inverse. Maintenant, comptons les forces démographiques en présence. Au centre, nous avons la Russie avec une population de 146 millions d’habitants. À l’est, il y a la Chine avec 1,5 milliard et à l’ouest il y a l’Europe avec 450 millions. Qui est une menace pour qui ? Au vu des lois de la physique, celui qui risque de se faire envahir est la seule Russie. Encore une fois, le vide ne submerge jamais le plein ! Ceux qui nous disent que nous sommes à risque sont donc dans l’erreur totale, à moins qu’ils ne soient de mauvaise foi.
Nous serions alors intéressés à regarder une analyse qui tienne debout et identifie clairement, sans contestation possible, les menaces dont nous sommes l’objet. Dans l’état actuel des choses, concernant un conflit militaire, nous ne voyons de spectre belliqueux ni de la Russie ni de la Chine.
3 Les leçons militaires
4.1 Armée de l’air et de l’espace
4.1.1 Armée de l’air
Les Russes n’ont pas utilisé leur aviation stratégique et très peu celle tactique. Cela tient, a priori, à trois raisons.
1- Le conflit est considéré comme une guerre civile et il y a donc une volonté d’épargner les populations urbaines.
2- au premier abord la Russie mène un affrontement de civilisation et souhaite se démarquer de la méthode OTAN qui crée de véritables carnages comme en Irak par exemple.
3- Peut-être que la fourniture de matériels occidentaux a tempéré les ardeurs russes qui ne voudraient pas perdre inutilement des produits chers.
Mais il a été, en contrepartie, largement utilisé des drones de divers types. Alors que les turcs avaient gagné une réputation dans le conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, ils se sont révélés décevants ici et l’entrée en lice des drones iraniens a été une assez grande surprise.
Enfin, les missiles ont montré une efficacité redoutable et nous reviendrons plus en détail sur le sujet plus loin.
Tirons maintenant plusieurs conclusions de cela.
L’aviation stratégique ou tactique, grâce aux missiles antiaériens, mais pas seulement, est donc plus ou moins morte. Dans ce cadre, le concept même du projet SCAF mené par Dassault est obsolète. Trop cher, pas efficace, etc. Qui plus est, il garde un pilote dans l’avion, ce qui est une erreur qui devient à présent récurrente par l’entêtement de personnes qui gouvernent l’aéronautique qui ne voient que par lesdits pilotes.
Le missile antiaérien, tant qu’il y a des avions comme le Rafale, le SCAF, le F35 ou tous les Sukhoï, Tupolev etc., reste un domaine important.
Mais son équation qui consiste à lancer un engin peu cher contre une cible, elle, coûteuse, est morte avec les drones. Aujourd’hui, dans bien des cas, la munition vaut plus cher que la cible, rendant le conflit non soutenable.
Toujours sur les drones, ceux qui sont iraniens reviendraient à 10 000 € l’unité. Dans ce cadre, pour des raisons d’efficacité, on remarquera que le programme Eurodrone à 7,5 milliards d’euros est un non-sens. Le drone, ce n’est ni plus ni moins que de l’aéromodélisme. Les coûts annoncés par les industriels du secteur sont donc scandaleux. On ne les a pas vus dans le conflit, mais regardez cette vidéo et faites vous une idée des tactiques que l’on peut avoir et pour quel prix avec de tels engins.
Il est ainsi urgent de faire une classification des drones, de leurs menaces et d’imaginer des parades avec des matériels ad hoc. Ce devrait être une priorité, car ces drones ou leur équivalent peuvent très bien
être utilisés facilement par des terroristes. On peut d’ailleurs se demander pourquoi ces derniers ne l’ont pas fait à ce jour. Et nous avons notre idée, non politiquement correcte, à ce sujet.
Nous passons alors aux missiles hypersoniques. Les Russes les ont officiellement depuis 2018. Il semblerait que les Chinois, les Coréens du Nord et les Iraniens en aient aussi. L’Occident, lui, en est loin sinon très loin. Pour en avoir discuté personnellement avec de soi-disant spécialistes en son temps, c’est-à-dire entre 2018 et 2020, ils croyaient à du bluff. Je leur avais répondu que s’il me fournissaient le financement, je leur en ferais un sans trop de problèmes. Mais maintenant, ces engins ont été utilisés. Ils sont par conséquent opérationnels et en TRL91 comme l’on dit dans l’industrie.
Il faudrait donc à la France démarrer un programme de missile hypersonique digne de ce nom2 (a priori c’est en cours), mais avec des idées disruptives, sinon nous ferons ce que fait traditionnellement l’industrie de défense française : reproduire avec 10 ans de retard des concepts américains. Et nous ne sommes pas sortis de l’auberge compte tenu des échecs outre-Atlantique répétés dans le domaine. Cela montre une déficience intellectuelle chez les ingénieurs occidentaux en moyenne, qui est due à la manière dont ils ont été enseignés et la façon dont on les a sélectionnés et au conservatisme qui peuple à la fois les entreprises d’armement dont le seul objectif est de faire du fric ainsi que l’administration de l’armement qui se contente de gérer et a perdu depuis longtemps toute compétence technique.
Tant que nous en serons à concevoir des missiles hypersoniques, on réfléchira aussi aux ressources qui pourraient les contrer, car personne ne semble écouter Vladimir Poutine qui a affirmé à plusieurs reprises que son pays possède de telles capacités. Quelqu’un a-t-il une idée ? En France ? En Occident ? Comme on a passé ces dernières décennies à tuer ceux qui en avaient, ils ont simplement déserté le paysage.
4.1.2 Armée de l’espace
Si l’Occident n’était pas intervenu, l’Ukraine aurait capitulé en deux à quatre semaines. Les Occidentaux portent donc une très lourde responsabilité morale dans le nombre de morts, de blessés et de mutilés. Ils ont influé sur le conflit en fournissant à l’Ukraine les fameuses capacités de C4ISR. Et ce fut efficace, puisqu’après 9 mois, l’affrontement dure toujours.
Les Russes, à mots couverts, se sont plaints de l’utilisation de la constellation Starlink qui est civile et est exploitée à des fins militaires. Il semblerait qu’ils ont réussi partiellement et sur de brèves périodes à contrer ces satellites au sol, ils n’ont pas attaqué la constellation en question et, même si nous ne le savons pas, a priori, il n’y a pas eu de pannes impromptues dans ladite constellation.
Nous tirons de cela la nécessité « d’arsenaliser » l’espace avec des outils actifs, c’est-à-dire qui préparent une véritable guerre là-haut. Et quand nous annonçons cela, nous parlons bien de défense pour la France. À l’inverse, le système spatial américain est un dispositif d’aide à la projection en n’importe quel endroit du globe pour soumettre les populations à l’Empire. C’est pour cela que les Chinois, dès 2007, ont montré leur capacité à détruire des satellites en orbite, car si la composante spatiale américaine était atteinte substantiellement, l’Empire ne tiendrait pas ; il deviendrait simplement sourd et aveugle.
Néanmoins, concernant la France, n’ayant pas, à ce stade, identifié de réelle menace de ce type nous intéressant, il ne s’agirait que de faire provision de tels armements, en les rendant opérationnels au cas où. Nous avons quand même une grande épée de Damoclès au-dessus de nous, puisqu’étant vassaux des Américains nous sommes découverts comme satrapes de l’Empire et sommes donc la cible de ses ennemis. Une bonne leçon à tirer de cela serait de sortir au plus vite de l’OTAN pour devenir une puissance de paix, statut que nous avons perdu lorsque Nicolas Sarkozy nous a fait réintégrer le commandement intégré de l’OTAN alors qu’il aurait dû nous en extraire.
De la même manière que pour l’industrie de défense classique, l’activité spatiale s’est endormie, n’a jamais ou presque innové et est à la traîne des Américains. Le meilleur exemple est celui d’Ariane qui a été leader mondial pendant 30 ans, qui n’a été capable d’aucune originalité pendant cette période et
1 Technology Readiness Level sur une échelle qui va de 1 (labo) à 9 (produit en série).
2 Et ne pas faire ses essais aux États-Unis ! Qu’est-ce qui peut justifier un tel état de fait ?
s’est fait doubler par Space X en à peine une décennie, là encore la cécité des dirigeants d’Ariane Espace étant légendaire.
4.2 La marine
Ce conflit implique peu la marine. Toutefois, nous avons vu des attaques de drones maritimes le cas échéant combinés avec des engins aériens. L’avenir nous dira si ce type d’offensive est utile ou s’il vaut mieux un bon missile hypersonique. On n’a pas parlé de drones sous-marins alors que leur efficacité devrait être redoutable.
La question de la pertinence des grands bateaux est, donc, là encore posée. Nous n’avons sûrement pas besoin d’un porte-avions qui n’est qu’un outil néocolonial et qui, dans une vraie guerre, contre la Chine ou la Russie par exemple, a une espérance de vie au combat de 20 minutes.
Maintenant, si la France veut rester une puissance néocoloniale, elle peut le décider, auquel cas ce type d’engin peut avoir son intérêt.
4.3 L’armée de terre
Cette guerre montre tout l’intérêt d’une armée de terre, puisque le but est de maîtriser un pays adverse d’un côté et de l’empêcher de l’autre.
On constatera l’efficacité des défenses ukrainiennes et l’importance des fortifications. Et on observera qu’en France, si nous avions une réelle menace d’invasion, nous n’avons pas de telles constructions. Peut-être n’avons-nous, tout simplement pas de tels risques. Mais si tel est le cas, qui sont alors nos ennemis et pourquoi ?
Nous n’avons guère aujourd’hui qu’un corps expéditionnaire qui est réduit à sa plus évidente expression si je reprends les propos du colonel Goya. Mais il n’a été utilisé que pour les opérations néocoloniales. Il n’est sûrement pas dimensionné pour un combat avec des pays majeurs et il est de plus en plus dépendant, pour son commandement et même sa façon de penser, de l’OTAN et donc de l’Amérique. Autant dire que ce n’est qu’une force supplétive incapable de défendre le territoire national en cas d’attaque, mais, encore une fois, nous avons le plus grand mal à identifier un potentiel envahisseur.
On remarquera aussi que les fantassins tant ukrainiens que russes n’ont pas l’équipement du soldat du futur Félin qui, dans une guerre de positions, ne donne pas nécessairement un immense avantage alors qu’il coûte très cher.
4.4 L’armée cyber
Beaucoup de bruit a été fait autour des cyberattaques, mais ces dernières se sont faites essentiellement sur des cibles civiles. Probablement, mais ce fut moins documenté, y en a-t-il eu sur des systèmes militaires. Il semblerait ainsi que les outils de cartographie ukrainiens, fournis par les Occidentaux, aient pu être piratés. Et cela pose donc la question de la redondance en cas de problème. La France a-t-elle une telle capacité de redondance au cas où ses moyens C4ISR seraient HS ?
4.5 La sécurité civile
La guerre en Ukraine a montré que l’on peut faire des frappes chirurgicales réelles celles-là, comparées à celle de l’OTAN, sur l’infrastructure énergétique et de fourniture en eau des grandes agglomérations. Quand on voit, a posteriori, les dégâts causés à Toulouse par l’explosion de l’AZF en 2001 à 6 km du centre par l’équivalent d’une seule bombe guidée laser de 1500 kg, on est en droit de penser que le territoire français n’est pas résilient. La question est donc de savoir si l’État a le véritable souci de la sécurité de ses citoyens.
4.6 La guerre bactériologique
On se refuse à donner de l’écho aux accusations russes et chinoises de laboratoires de bio guerre en Ukraine et dans les pays constituant la ceinture de la Russie (Géorgie entre autres). Il n’y a pas pis aveugle que celui qui ne veut pas voir ! Et, par notre silence coupable, nous cautionnons l’inacceptable.
4 Les leçons économiques
Rappelons-nous un instant les paroles indigentes de Bruno Lemaire alors ministre de l’Économie qui voulait ruiner la Russie. Neuf mois plus tard, c’est la France qui est anéantie avec un déficit commercial annuel de 150 milliards d’euros, un budget de l’état en insuffisance de quasiment autant, une perspective inflationniste à deux chiffres et une diminution drastique du niveau de vie.
Là encore, à Bercy et dans d’autres ministères on semble incapable de comprendre comment marche le monde et ce qui en est le moteur : l’énergie ! Cela montre que le système éducatif français a formé des générations d’ignares inaptes à saisir quelles sont les variables essentielles qui caractérisent l’activité humaine.
Continuons par la confiscation des avoirs russes. L’Europe avait une occasion rêvée de transformer sa monnaie en refuge et en faire la devise de référence internationale. Pour cela, il suffisait de laisser les Américains aller à la faute et geler, seuls, les actifs russes. Il n’en fut rien et maintenant, en conséquence, l’argent de l’Asie, zone de croissance mondiale, ne viendra plus s’investir chez nous.
L’abandon volontaire (!) de l’industrie par les gouvernements successifs depuis De Gaulle nous a amenés dans une situation où l’inflation combinée à une baisse du pouvoir d’achat ne pourra pas nous permettre de redevenir compétitifs. Voilà dans quelle circonstance on nous a mis ! Eric Zemmour, qui a été très critiqué pour avoir axé sa campagne sur « le grand remplacement » s’est donc trompé, c’est « le grand effondrement » qui nous guette.
5 Les leçons énergétiques
Avec les sanctions contre le gaz russe, l’Europe, l’Allemagne en particulier, s’est retrouvée en dépendance totale. De fait, aujourd’hui, les usines grandes consommatrices d’énergie, à savoir la chimie et la métallurgie, vont être contraintes de fermer leurs portes l’hiver, de moins produire et donc devenir moins compétitives, cela va créer un chômage important et ainsi augmenter le poids des charges sociales influant, là encore sur la concurrentialité, etc.
Nous avons aussi vu l’impasse dans laquelle nous ont conduit les magouilles politiciennes et l’écoute déraisonnée des écologistes concernant notre parc nucléaire. Nous avons pu également observer comment la corruption au plus haut niveau de l’État nous a amenés à la dépendance en matière de centrales atomiques et l’abandon du programme Astrid dans ce contexte pourrait relever de la pure et simple trahison.
Les discours disant que l’on substituerait au gaz russe le GNL américain ont fait long feu et n’étaient pas crédibles dès le départ, ne serait-ce que techniquement. On se posera la question de savoir si c’est l’indigence intellectuelle des hommes politiques ou leur cynisme qui les a conduits à proposer cela.
En parallèle, des décisions sont prises pour encore augmenter la part d’éolien et de solaire alors que l’on sait que c’est la catastrophe à bien des égards et tandis que l’on clame que l’on vient de choisir de soutenir la filière nucléaire, historique (!), on ne fait, en réalité, rien pour elle.
Or, qu’en est-il de l’énergie ? C’est la seule chose dont on ne peut pas se passer ! Il est d’une importance capitale que la France soit indépendante énergétiquement, qu’elle produise une source abondante et bon marché. C’est même plus vital que l’unique défense ou alors ce devrait faire partie de la défense elle- même avec une priorité majeure. Ce n’est hélas pas le cas aujourd’hui.
On remarquera aussi les dégâts faits, a posteriori, par l’organisation du marché de l’électricité qui est une honte. Votre serviteur s’y était opposé, dans les instances bruxelloises dès 2002, sans succès, hélas ! Mais il ne fallait pas être grand clerc pour savoir ce qui nous attendait.
Et j’en terminerai sur ce sujet sur la chimère du réchauffement climatique qui nous amène à saper notre indépendance industrielle au profit des Chinois que certains, un jour, ne manqueront, hélas !, pas de qualifier de mauvais ou méchants alors qu’ils seront les premiers responsables de la situation.
6 Les leçons géopolitiques
Nous ne reconnaissons plus la France de De Gaulle ! Nous ne discernons d’ailleurs plus la France ! Nous sommes passés d’un phare de l’humanité, à une serpillière (et encore !) des États-Unis. Pour preuve, la coalition dite AUKUS et notre évincement du contrat des sous-marins australiens. Mais ce n’est hélas !, pas tout.
Comme expliqué plus haut, nous ne sommes devenus qu’une faible force supplétive qui va clairement prendre ses ordres à Washington.
La fonction du président de la République s’est largement dégradée à cause du personnage et de ses positions pour le moins discutables concernant, par exemple, l’absence de culture française ou encore en claironnant que la France aurait commis un crime contre l’humanité en colonisant l’Algérie, montrant par-là une méconnaissance historique crasse. Il a aussi voulu, mais a raté son coup, se séparer de la Nouvelle-Calédonie. Heureusement, il reste là-bas quelques Français de bon sens.
Les calamités n’arrivent pas toutes seules. Il y a des responsabilités et une des leçons à retenir est de les identifier pour pouvoir y remédier.
En résultat de quoi, notre hégémonie est contestée dans tous les pays d’Afrique par les Russes, qui ont compris que le point le plus faible de l’Empire était là. Ils ne feront qu’une bouchée des dépendances françaises compte tenu du niveau d’indigence et de suffisance de notre diplomatie en comparaison du leur. En parallèle, Vladimir Poutine a décidé de ne plus écouter l’infime roquet qui brasse de l’air, mais ne peut (ou ne veut) rien. Cela n’est pas sans nous rappeler la chanson de petit potier de Pierre Péret. De notre point de vue, ce coup est quasi irrattrapable sauf à changer radicalement de stratégie.
Nous terminerons ce paragraphe en faisant écho au §4.64.6 sur les laboratoires de bio guerre, mais pas seulement. En effet, la France, comme le monde anglo-saxon, montre qu’elle est devenue adepte des
« doubles standards », ce qui ruine bien évidemment sa réputation et lui fait perdre son positionnement potentiellement « non-aligné ». Là encore, l’histoire du pays est trahie par ses gouvernants actuels.
7 Les leçons géopolitiques bis
On ne pouvait garder cela que pour la fin ! Il s’agit, bien entendu, du cas Nordstream. Et comme par hasard, personne n’a posé la question au colonel Goya. Il est bien évident que ce ne sont ni les Russes ni les Allemands qui ont détruit les gazoducs. Ce sont donc une ou des puissances de l’OTAN. Et de manière semblable au domaine judiciaire, c’est un faisceau de preuves qui nous amène à subodorer que les responsables sont les Américains, très probablement accompagnés des Britanniques ainsi que les Russes l’ont révélé.
La leçon térébrante à tirer de cela est que nous ne sommes, ainsi qu'il est dit plus haut dans ce texte, même pas la serpillière des États-Unis. Nous leurs sommes totalement assujettis ! Et chaque citoyen français devrait se poser la question, quand il vote, de savoir si sa voix sert à quoi que ce soit, vu que son pays est gouverné de l’extérieur, à l'identique de la Commission européenne d’ailleurs, qui est une construction de la CIA comme chacun le sait maintenant officiellement compte tenu des sources de revenus de Robert Schuman et Jean Monnet qui furent ses fondateurs.
8 Conclusion
Nous avons tiré quelques leçons de quelques événements issus du conflit Ukraine Russie. Nous n’avons pas été exhaustifs, mais pensons que nous avons là l’essentiel. Nous nous sommes aussi gardés de proposer des solutions, même si nous en avons. Après tout, avant de suggérer quoi que ce soit, encore faut-il que l’analyse soit partagée, ce qui, objectivement, n’est pas gagné en ce pays vassal en déliquescence.