
Cet éditorial a été écrit avant l’élection du souverain pontife ; en attendant, nous vous proposons de lire un premier article sur le sujet écrit par l’abbé Claude Barthe en cliquant sur ce lien.
Les festivités entourant la fin de la Seconde Guerre mondiale ont donné lieu à leur lot de commentaires, rarement très pertinents. Le personnel politique s’en donne à cœur joie, et la mémoire du passé, loin d’être une leçon de vie, semble nous condamner au formol dans un continent résolument en dormition.
Le monopole de la rhétorique obsessionnelle n’est pas l’apanage des Russes et des Ukrainiens, qui s’accusent mutuellement de nazisme depuis des années. En France, nous avons aussi droit à des invectives émanant des années 1930, avec leur dose de bêtise crasse. Les Insoumis et leurs affidés des groupuscules antifascistes qualifient indifféremment tout ce qui ne va pas dans leur sens de « fasciste » ou de « nazi ». Sur BFM TV, l’ancien président de la Licra, Alain Jakubowicz, leur a rendu la monnaie de leur pièce en comparant Jean-Luc Mélenchon à Joseph Goebbels… Une comparaison absurde, venant d’un homme de 72 ans qui ne peut ignorer le caractère ridicule de ses propos.
Aucun parti en France ne propose un programme s’apparentant aux expériences nationalistes italiennes ou allemandes des années 1920 et 1930. Réduire systématiquement ses opposants à ces idéologies ne fait qu’entretenir la confusion et n’élève en rien le débat. À côté de ces rengaines sur « les heures les plus sombres » se déroule un rite quasi religieux et pavlovien autour des commémorations. Le 29 avril, par exemple, on célébrait le droit de vote des femmes, prétexte pour toutes les personnalités politiques à multiplier les publications sur les réseaux sociaux. Les « anniversaires », journées mondiales (sida, droits des femmes, etc.) et commémorations sont devenus des passages obligés pour des politiques qui, à défaut de simplifier la vie des citoyens en sécurisant le pays ou en baissant les impôts, se muent en commentateurs incontinents d’une histoire sans cesse réécrite.
Le 8 mai ne fait pas exception. On célèbre la fin de la Seconde Guerre mondiale comme une victoire, alors qu’elle n’en fut pas une pour la France ni pour l’Europe. Le journal Breizh-Info s’en est fait l’écho dans un article peu amène envers les Américains. Ce jour férié, réinstauré par François Mitterrand après avoir été supprimé par Valéry Giscard d’Estaing, pourrait aujourd’hui être facilement écarté. Le XXème siècle, référence centrale de nos sociétés contemporaines, fut un charnier pour l’Europe. La Grande Guerre, la Seconde Guerre mondiale et l’avènement de deux blocs étrangers prenant en tenaille l’Occident européen n’ont cessé de nous écraser et de nous faire sortir de l’Histoire.
Loin de nous l’idée de rejeter tout travail de mémoire ou tout hommage, mais ceux-ci ne doivent pas être pris en otage par des prédations politiques ou des lubies communautaires, quelles qu’elles soient.
Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
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