L’année 2024 est celle des élections européennes mais aussi, et surtout, celle de l’élection du président des États-Unis. Deux votes à des échelles continentales, qui revêtent une importance inégale et qui tiendra paradoxalement, de l’autre côté de l’Atlantique, un rôle important pour l’avenir de l’Europe.
Européennes : un scrutin pour prendre la température
Les élections européennes de juin prochain vont redessiner la représentation parlementaire de l’Union. Le « match » attendu en France et dans de nombreux États membres est une opposition entre un centrisme fédéraliste et des droites souverainistes ou populistes. Le scrutin ne devrait cependant pas renverser la table bruxelloise et la domination de l’intelligentsia européenne devrait se maintenir avec ou sans la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.
Au niveau national, il s’agira d’un examen de mi-parcours pour Emmanuel Macron dans son second mandat. Alors que la tête de liste du parti présidentiel n’est pas encore prévue, il semble que c’est le duel entre Jordan Bardella (RN) et le candidat macroniste qui devrait constituer la principale attraction. Il reste cependant six mois avant le scrutin et d’autres listes peuvent progresser d’ici le 9 juin ! L’enjeu sera en France comme en Europe l’occasion de compter les troupes plus que de changer les choses.
États-Unis : un vote décisif
Les élections qui se dérouleront aux États-Unis en fin d’année revêtent en revanche un enjeu majeur. Pour ce pays et la voie qu’il entend suivre d’une part, mais surtout pour les conflits ukrainiens et palestiniens. Une victoire de Donald Trump pourrait complètement changer la donne internationale. Paradoxe du temps : l’élection américaine sera plus décisive que les élections européennes pour l’avenir de notre Continent. Suspendue à un vote qui se déroule à plusieurs milliers de kilomètres de ses cotes, l’Europe semble assister en spectateur au déroulement de sa propre histoire contemporaine.
Si le soutien à l’État d’Israël ne devrait pas souffrir d’une hypothétique victoire du candidat républicain, la donne pourrait être différente pour l’Ukraine, les soutiens de Donald Trump montrant toujours beaucoup d’hostilité à l’endroit de l’aide militaire apportée à Kiev. Les cartes internationales pourraient aussi être rebattues vis-à-vis de la Chine que l’ancien président étasunien avait souvent visé par le passé.
Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
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