Editorial
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Des idées SVP !
Dans cette période on ne peut plus « schumpetérienne » de destruction que l’on espère créatrice, rien n’est plus important que l’innovation, et d’abord les idées. Le monde en attend sur tous les sujets possibles, et la France peut-être plus encore que les autres, à la fois parce qu’elle n’a pas évolué assez vite et qu’elle se retrouve en « déséquilibre arrière », en retard sur les événements, en manque cruel de capacité d’initiative, et aussi, bien entendu, parce qu’elle est en période électorale, le moment, en principe, le plus « ouvert » et le plus propice à ce bouillonnement de nouveautés.
Mais justement, que remarque-t-on ? Il semble bien que les deux principaux candidats aient passé entre eux un contrat, au moins tacite, « de critiques et d’invectives mutuelles ». Une telle tactique en effet les sert l’un et l’autre, pour deux raisons :
La première est que ni l’un ni l’autre n’est à l’aise avec une campagne vraiment programmatique (celle que nous attendrions). En effet, dans une telle configuration, le candidat de droite ne manquerait pas de se faire attaquer sur son bilan, tous ses adversaires, petits et grands candidats répétant à l’unisson « que ne l’avez-vous fait ? » (c’est d’ailleurs ce qui se passe dès qu’il fait des propositions). Le candidat de gauche, lui, n’est pas très à l’aise avec son programme d’une façon générale, puisqu’il est le fruit de compromis avec ses amis rouges, roses, verts ou d’autres couleurs, compromis tels qu’on est souvent à la limite et même au-delà du grand écart… Pour les deux, le « contrat mutuel d’invective », pour autant qu’il reste à un niveau qui ne les dévalorise pas trop, est donc beaucoup plus confortable que le terrain des idées.
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Immigration : dossier tabou
Nous poursuivons notre campagne d’information sur les débats de la présidentielle et nous ouvrons cette semaine un dossier difficile voire tabou, celui de l’immigration. La France et l’Europe dans les décennies qui viennent vont changer de nature simplement parce qu’elles vont changer de peuple. Affirmation provocante, peut-être. Mais cette mutation est d’ores et déjà inscrite dans les chiffres. Personne ne peut plus rien y changer. Nous pouvons seulement faire que cela se passe le moins mal et le moins douloureusement possible.
Historiquement c’est un fait sans aucun précédent. Les discours sur l’Europe terre d’immigration, lieu de passage, civilisation multiculturelle sont de gentils propos de salon comparé au phénomène qui s’est enclenché sous nos yeux en à peine plus d’une génération. La génétique le prouve les européens de souche ont le même ADN depuis des milliers d’années. Mais celui-ci va changer.
Pas de « bon plan »
L’immigration appelle l’immigration et dans tous les pays d’Europe la masse critique est atteinte. Ceux qui espèrent que le phénomène est réversible rêvent eux aussi. Quand un enfant sur deux nait d’une mère étrangère et la plupart du temps musulmane il n’y a plus de bon plan pour inverser la tendance.
Encore une génération, deux au plus. Un peuple élevé dans les valeurs et la foi de l’Islam peut remplacer un peuple de baptisés devenus agnostiques et inféconds.
Beaucoup n’y croient pas, certains s’en réjouissent, beaucoup ont peur, quelques-uns proposent la manière forte. Aucune de ces attitudes évidemment n’est bonne. Il convient d’abord d’être lucide et ne pas croire qu’il est trop tard pour agir. C’est-à-dire pour préparer le nouvel avenir. Celui qui sortira de la transition ultra rapide en cours.
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Réformer quoi ?
Il y a une semaine au cours d’une conférence débat au centre Bernanos Roland Hureaux présentait son essai intitulé La grande démolition. Pour notre ami, la plupart des réformes depuis trente ans ont été contreproductives. Il soutient, en effet, de manière un peu provocatrice, que si les gouvernements de droite comme de gauche s’étaient gardés de faire autant de réformes, les choses n’iraient pas plus mal et beaucoup moins d’argent aurait été dépensé.
Il est vrai que « faire de la politique » semble aujourd’hui synonyme de « faire des réformes ». « Réformer », « changer », sont devenus les mots magiques de la politique. La gauche, si elle arrive au pouvoir , nous promet de changer de politique, de changer la France, de faire enfin les « bonnes » réformes. Quant au Président sortant, il tente de rattraper son handicap en nous assurant qu’il a lui-même changé et qu’il va réformer ce qu’il n’a pas encore pu faire. Et ne parlons pas des autres candidats dont l’ardeur réformatrice n’a d’égale que leur ambition électorale. La thèse de Roland Hureaux semble donc avoir de l’avenir !
Tout se passe comme si les candidats n’avaient qu’un souci : convaincre les Français que leurs réformes seront meilleures pour leur porte-monnaie et leur tranquillité que celles de leurs concurrents. Séduire le plus grand nombre, mécontenter le plus petit nombre d’ électeurs, habiller son discours de belles promesses et le parsemer de formules à l’emporte-pièce auxquelles on ne croit guère, voici les atouts d’une campagne réussie.
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L’« Affaire » Vanneste et les « valeurs »... mais de qui ?
Dans une vidéo accordée au site libertepolitique.com, Christian Vanneste, député du Nord, fait le 10 février, une « sortie » contre le pouvoir exorbitant des lobbies homosexuels. Il fustige au passage la falsification de l’Histoire et la « légende » de leur déportation durant l’occupation. Quelques jours plus tard, le 14 février [1], la machine médiatique se déchaîne, avec déclarations indignées à l’appui, à gauche comme à droite, et Jean-François Copé le menace d’exclusion de l’UMP.
En vérité, qui s’interroge véritablement sur le fond ? Serge Klarsfeld, excusez du peu, lui donne raison, ainsi que la Fondation pour la Mémoire de la Déportation, indiquant qu’il n’y a eu, en zone occupée, que 7 homosexuels arrêtés (en tant que tels) et déportés. Christian Vanneste n’a donc pas menti.
Valeurs et élites
Le « buzz » est tellement important que lors de sa déclaration de candidature, le Président de la République « condamne », sans grande conviction à dire vrai. L’affaire est déjà presque close.
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INDIGNONS-NOUS !
Beaucoup d’entre eux sont jeunes, ils sont chrétiens, parfois nouvellement convertis, Ils ont la foi et revendiquent leur fidélité au Magistère et à la doctrine sociale de l’Eglise.
Ils ont pris le nom des « indignados » espagnols eux-mêmes inspirés du manifeste « Indignez-vous ! » de Stéphane Hessel. Ils récusent le clivage entre catholiques qui se disent de gauche, souvent par adhésion au socialisme ou au communisme plutôt qu’à la doctrine sociale de l’Eglise et chrétiens qui votent à droite souvent par adhésion implicite à l’individualisme libéral. Pour eux la conversion du cœur et des comportements n’exclue pas une profonde réforme des structures ; la foi mais pas sans les œuvres.
Nous ne partageons pas nécessairement toutes leurs analyses ni leurs réponses mais ils posent de bonnes questions et ils sont libres, comme nous. Nous partageons avec eux la conviction que la vision libérale de l’homme qui sous-tend la conception de la société et la vie politique depuis deux siècles n’est pas compatible avec l’anthropologie chrétienne. Nous regrettons comme eux que la culture dominante ait dans une large mesure émoussé la capacité critique des chrétiens et de l’Eglise. Nous déplorons comme eux que les concepts de la modernité politique, diffus dans la société conduisent un grand nombre à se fourvoyer dans des idéologies de gauches comme de droites dont le caractère meurtrier et contraire au respect de la personne n’est hélas plus à démontrer.
Les papes n’ont cessé de dénoncer ces idéologies avant même Rerum Novarum de Leon XIII en 1891. De ce Magistère, nous avons reçu depuis 120 ans un « corpus » et des principes d’actions pour construire la société sur des bases plus justes. Cet enseignement social nous invite au nom de la foi et de la raison à changer nos comportements et notre regard sur le monde. Il inspire notre démarche commune et peut nous conduire, parfois, à une critique radicale et prophétique du fonctionnement de notre système économique politique et sociale.
La crise est aujourd’hui mondiale. Sa dimension financière n’est que la conséquence de transgressions éthiques et de dysfonctionnements politiques, économiques et sociaux beaucoup plus profonds. Nous estimons que les débats qui préparent, en France les élections du printemps sont l’occasion de réfléchir aux causes de la crise que nous traversons, et plus encore à l’avenir de notre société et de notre civilisation fondés sur le respect de la dignité de la personne et de la liberté religieuse.
Le mouvement des chrétiens indignés nous invite à une remise en cause des idées reçues et à envisager lucidement les changements nécessaires dans nos modes de vies collectifs et personnels. C’est la raison pour laquelle nous sommes heureux de les accueillir. Nous partageons leur zèle et leur espérance à défaut de souscrire à toutes leurs propositions quand celles-ci relèvent d’un légitime débat et d’un discernement prudent, au sens de la bonne règle de l’action, ou encore de « la règle droite de la raison » éclairée de la foi.
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Commentaires et Tribunes
Lorsque nous avons publié en « Tribune », il y a trois semaines, le témoignage d’une enseignante sur le devenir de l’école en France, nous ne nous attendions pas à ce qu’il devienne à ce point l’un des textes les plus commentés par nos lecteurs. Et pourtant c’est ce que nous constatons. Preuve que ce thème est une préoccupation majeure pour vous, et qu’il pèse et pèsera lourd dans vos prochains choix. Il constitue le cœur de nos contributions de cette semaine.
Le témoignage de cette enseignante nous était parvenu sous forme de commentaire à un article précédent. C’est révélateur. Ni sondages, ni scrutins, vos commentaires de nos articles sont cependant une image fidèle des réactions que suscitent les sujets d’actualité. Que ce soit à propos de l’amour de la France, de la christianophobie, des revendications du lobby homosexuel, ou encore de l’avenir de l’euro (faut-il le sauver ou en sortir ?), pour ne citer que quelques thèmes parmi les plus importants depuis l’ouverture de la nouvelle version de ce site, il y a un peu plus de deux mois, la lecture des articles de nos experts ne vous laisse pas indifférents. Et pour cause : nous œuvrons pour la prise en compte de vos attentes les plus profondes. Cela ne va cesser de se vérifier dans le cadre des dossiers que nous traitons à l’occasion de la campagne présidentielle.
Pour libertepolitique.com, les commentaires ne sont pas une manière de « faire de l’audience » à tout prix mais bien de recueillir des avis argumentés et des compléments d’information. Ouvert à tout lecteur sans inscription préalable, à la différence de ce que pratique souvent la presse en ligne, le commentaire des articles de notre site doit être en outre l’occasion de mettre en œuvre entre nous des pratiques de rigueur intellectuelle et de courtoisie.
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De l’utilité de la vidéo, et autres choses pratiques…
Si les membres de l’équipe qui collaborent, bénévolement ou non, à l’AFSP se sont lancés dans l’aventure un peu folle de refondre entièrement le site Liberté Politique alors qu’ils ne pouvaient compter que sur la générosité de leurs lecteurs, c’est parce qu’ils avaient conscience que 2012 serait pour chacun d’entre nous comme un carrefour sur le chemin de l’avenir de la France et de l’Europe.
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Les moyens de la liberté d'esprit
Etre libre dans sa tête et dans son cœur est une mission dont nous devons nous donner les moyens. « La vérité vous rendra libre » affirme Notre Seigneur dans l'évangile selon saint Jean (8, 32). Il faut plus que jamais y mettre quelques moyens.
Voici deux mois nous avons mis en ligne la nouvelle version de notre site. Nous avons fait le choix de commencer sans attendre par la partie information et de prendre le risque de « recetter le site en ligne », heureusement sans trop de problèmes jusqu’ici. Le module événements est disponible depuis cette semaine. Vous pouvez ainsi vous inscrire à nos colloques du 4 février à Nantes et du 11 février à Paris et être tenu au courant de nos prochains Bernanos. D’autres développements et améliorations sont en cours. Nombre d’entre vous nous ont fait part de leurs remarques et suggestions. Nous en avons tenu compte, y compris des rares critiques. Ainsi, nous avons changé la trame, la taille et la police (dessin des caractères) des textes afin de vous procurer un meilleur confort de lecture, spécialement pour les textes les plus longs et les plus argumentés. D’autres modifications sont à venir.
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Quotient familial: Oh là là !
La famille va-t-elle s’inviter dans la campagne électorale ? La politique familiale, rejetée au rang des vieilleries, ne soulevait plus guère de polémique. Et d’ailleurs qu’est-ce que la famille ? Le plus grand doute régnant sur sa définition, pourquoi se préoccuper de ceux qui ont choisi un modèle de vie totalement dépassé. Fidélité conjugale, famille nombreuse, paternité responsable, ne font plus partie des critères d’embauche. Au nom de la non-discrimination, mieux vaut, aujourd’hui, être homosexuel que père ou mère de famille pour se faire embaucher dans certaines sociétés et cela ne concerne pas seulement le secteur de la communication ou de la mode. Il suffit de regarder la dernière publicité pour la twingo de Renault pour s’en convaincre :
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De la France de Jeanne à la nôtre
Alors que la France se souvient in extremis de fêter le 600e anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc, avec la visite à Domrémy du chef de l’Etat ce vendredi, n’y aurait-il pas, malgré ce gouffre de six siècles, quelque analogie entre ce qui advint alors et ce que nous vivons aujourd’hui ?
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