L'actualité du gender est tantôt amusante, tantôt pitoyable, parfois inquiétante. A l'œuvre sur tous les continents, son enjeu dépasse les frontières comme le montre l'actualité de la semaine.

Très parisienne, la demande des Chiennes de Grade de supprimer la mention  mademoiselle  des formulaires administratifs ! Certes le terme mademoiselle n'a rien  d'officiel  mais il est souvent d'usage.

Un usage jugé sexiste et inégalitaire pour Julie Muret, d'Osez le féminisme, Un détail à la connotation condescendante  très symbolique des inégalités  qui  oblige la femme à exposer sa situation personnelle et familiale .  Pour Laurence Waki, auteur de Madame ou mademoiselle aux éditions Max Milo,  implicitement, on vous dit que vous n'êtes pas finie tant que vous n'êtes pas mariée .Quant à la bloguieuse Mademoiselle S. du blog féministe Les Entrailles de Mademoiselle,  Madame ou Mademoiselle : la question revient à  tu appartiens à ton père ou à ton mari ? .

Ce ressenti compréhensible dans l'ambiance actuelle est pourtant en total décalage avec le sens du mot. L'étymologie de mademoiselle vient en effet de  ma demoiselle  comme monsieur vient de  mon seigneur . Or demoiselle a pour origine le mot latin domina qui signifie maîtresse ou dominatrice. Pourquoi les féministes souffriraient t-elles de se faire appeler ainsi ? Comme quoi il n'est pas toujours opportun que le passé soit dépassé. Dans les siècles plus culturellement chrétiens au cours desquels s'est forgé notre vocabulaire, il n'était pas incongru de qualifier les filles de  dominantes , de femmes fortes , à l'image, de Marie, Siège de la Sagesse, Tour de David, forte comme une armée rangée en bataille et j'en passe. Mais nous sommes loin de Voltaire, des encyclopédistes et de leur misogynie qui n'imaginaient pas que le  sexe faible  puisse être raisonnable !

France : mobilisation parlementaire

Moins culturelle et plus politique, l'intervention du député Hervé Mariton  qui s'est adressé par lettre, avec 193 autres députés, au Ministre de l'Education nationale, Luc Chatel. Le député de la Drôme veut être assuré par Luc Chatel, que les examens de Sciences de la vie et de la terre (SVT) ne comporteront pas de questions liées à la théorie du genre. Nous voulons être sûrs qu'il n'en sera pas question au moment du Bac, a-t-il déclaré mardi lors de la conférence de Presse organisée à l'Assemblée pour la sortie du livre d'Elizabeth Montfort  Le genre démasqué 

A noter que le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé a apporté son soutien  à ces députés et que le chef de file des députés UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, a proposé une mission d'information parlementaire sur les programmes dans les manuels scolaires. Comme on pouvait s'y attendre, les députés socialistes ont immédiatement dénoncé la constitution de ce groupe de travail de la commission de l'Education sur le contenu et l'élaboration des manuels scolaires. Ils ont déclaré qu'ils n'y participeraient pas. Il s'agit selon eux  d'une utilisation partisane de l'assemblée .

Quant à Christian Vanneste, il n'est pas parvenu à faire publier dans les pages  Opinions du Figaro la réponse des 80 députés mis en cause par Luc Ferry dans les colonnes du même journal. Motif invoqué selon Christian Vanneste : dans un premier temps  trop de signatures  et dans un second  trop philosophique . Il est vrai que Christian Vanneste est agrégé de Philosophie. Mieux vaut sans doute  trop  que  pas assez , mais cela ressemble quand même à de l'ostracisme ou du favoritisme pour protéger un auteur maison.

Ontario : Gloria va à la gay pride

Cette semaine La question du gender n'a pas fait débat qu'en France. De l'autre côté de l'Atlantique, à Toronto, la polémique fait rage. Le conseil scolaire de Toronto impose en effet désormais un programme  androgyne  pour combattre l'homophobie et l'hétérosexisme.

Le guide qui présente le programme ne cache pas ses objectifs : être  un puissant outil de changement social . Les écoliers devront lire des ouvrages comme  Gloria va à la gay pride ou  le Garçon vétue d'une robe . Si vous avez du mal à le croire, voici ce qu'en dit Susan Martinuk en anglais dans le texte :  Instead, they'll be reading titles like Gloria Goes to Gay Pride or flipping through The Boy in the Dress .

Leurs enfants devront aussi réécrire des contes de fées en remettant en cause les identités et les rôles sexuels traditionnels : une blanche neige barbue par exemple, ou un petit nain en bimbo miniature. Ils seront invités aussi à chercher des images des défilés de la  fierté homosexuelle , en somme un peu à la manière de la pédagogie  inductive  de certain catéchisme... ( Children are encouraged to search for pictures from recent parades, print them out and share them with their class. They can even make posters for the school board float that is part of the annual parade/spectacle. )

Quand on sait que ces parades de la fierté homosexuelle  ne font pas seulement l'apologie de l'homosexualité mais de multiples autres formes de sexualités souvent morbides et addictives, l'inquiétude et la révolte des parents de Toronto sont justifiées. Comme l'immense majorité des parents de la planète, ils préfèrent que leurs enfants adoptent un comportement hétérosexuel que d'être initié dès l'âge de trois ans à une ambivalence sexuelle, naturelle ou pas. De nombreux parents tentent de s'opposer à cette propagande. Des affiches  et des annonces ainsi libellées : Je suis une fille. Ne m'apprenez pas à me demander si je suis un garçon, transsexuelle, transgenre, intersexuée ou bispirituelle sont apparues. Mais rien ne dit que ces parents obtiendront gain de cause, tant le Canada est aujourd'hui soumis aux lobbies gays.

Suisse : vagins en peluche pour écoliers de 5 ans

Plus près de nous, les parents suisses ne sont guère plus tranquilles que les canadiens.  Une pétition contre  la sexualisation de l'école  vient de recevoir 91 816 signatures en Suisse allemande.

Ces parents reprochent à la valise pédagogique de l'éducation sexuelle suisse d'utiliser des pénis en bois et des vagins en peluche. Ils dénoncent un enseignement obligatoire de l'éducation sexuelle  fondé sur l'idéologie du  Gender Mainstreaming  qui aspire à surmonter l'hétérosexualité en tant que norme sociale... et signifie que nos enfants seront confrontés avec des pratiques homosexuelles et d'autres orientations sexuelles . Ils estiment selon Veille éducation qui rapporte leur propos  que l'enseignement de l'éducation sexuelle ne doit pas être obligatoire et que les élèves qui suivent les cours ne doivent pas subir d'encouragement à des jeux sexuels et à des pratiques sexuelles. Les cours ne doivent également pas utiliser de matériel pornographique et les écoliers ne doivent pas subir d'influences quant à leur orientation sexuelle. 

Comme nous sommes en Suisse, une curieuse aventure est arrivée à la fameuse valise pédagogique destinée aux enfants de cinq ans. La Poste a en effet considéré qu'il s'agissait de matériel pornographique et elle a refusé de le diffuser aux adultes !

Mais cela n'arrive qu'en Suisse. Il est peu probable que la Poste française soit aussi prude. Soyons vigilants et mobilisés : les programmes de l'Ontario, la valise suisse d'éducation sexuelle sont prêts à débarquer en France dés l'an prochain et a coup sûr en cas de victoire socialiste. Est-ce un combat d'arrière garde ? Non, car le temps joue pour nous. Les idéologies ne durent qu'un temps ; encore faut-il les combattre sur le terrain politique, ce qui n'exclue ni  l'exemplarité ni la vie intérieure.

 

 

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