Pour Zemmour, le confinement est révélateur d’une fracture profonde chez les catholiques français

Source [Le Figaro] Alors que l’Église a recentré le message évangélique sur le social et l’humanitaire, des croyants redécouvrent la valeur des rites et de la messe comme source de la vie chrétienne.

La messe est-elle un produit essentiel? La vie éternelle est-elle moins importante que la vie nue? Un pouvoir devient-il tyrannique quand il interdit l’expression de la liberté religieuse? Ces questions ne sont pas tirées d’un recueil de sujets de philosophie pour le bac. Elles affleurent depuis le début de ce deuxième confinement. De nombreux catholiques se sont rebellés contre l’interdiction des messes, protestant, manifestant, se plaignant en justice. Au grand dam du gouvernement qui a sorti le gros bâton, mais aussi de la hiérarchie ecclésiastique. Bien sûr, certains évêques comprennent, voire approuvent du bout des lèvres la fureur de ces fidèles. Mais, globalement, l’Église préfère l’allégeance au pouvoir au nom de la santé.

Ce confinement révèle les divisions des catholiques français, divisions qui séparent les fidèles de leur hiérarchie et les générations entre elles. D’un côté, une Église qui a recentré le message évangélique sur le social et l’humanitaire et fait du catholicisme la religion de l’Autre, avec le migrant en nouveau Jésus-Christ, se transformant en une espèce d’ONG. Une Église de France dans la lignée du message du pape François. En face, des catholiques qui redécouvrent la valeur des rites, de la messe comme sommet et source de la vie chrétienne, communion à la vie divine qui ne peut être remplacée par la seule prière en solitaire. C’est une très vieille querelle qui remonte à l’origine du catholicisme. Pour saint Augustin, la religion est prise au sens du mot latin «religare» (le lien) quand, pour Cicéron, et la tradition polythéiste romaine, la religion est d’abord un «relegere», c’est-à-dire une relecture. Dans cette approche-là, qui est celle des juifs et des musulmans, la religion est d’abord le respect des rites, une «fidélité têtue», comme dit Lévi-Strauss, aux ancêtres et au rituel.

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