[Source : Boulevard Voltaire]
Que nous proposent ces candidats ? En ce qui concerne Emmanuel Macron, c’est grosso-modo la continuité de la politique de François Hollande.
À l’heure où ces lignes sont écrites, une cérémonie à la mémoire de Xavier Jugelé, ce policier assassiné sur les Champs-Élysées par un islamiste français, se déroule à la préfecture de police. À l’invitation du président de la République, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, les deux finalistes en lice pour l’élection présidentielle, assistent à cet hommage. De nombreux Français sont certainement, par la pensée, avec les proches de ce gardien de la paix tombé sous les balles d’un fanatique que notre pays avait pourtant nourri.
Et l’auteur de cet article de se souvenir qu’il y a 38 ans, le jeune policier d’à peine plus de vingt ans qu’il était accompagnait, pour la première fois de sa carrière, en ce même lieu, deux de ses camarades tombés sous les balles de criminels sans scrupules. Combien de policiers et de gendarmes, qu’il est à la mode de décrier et d’insulter ces derniers temps, ont, depuis cette époque, fait le sacrifice de leur vie pour que règne la sécurité dans notre beau pays ?
Je sais, malheureusement par expérience, qu’aujourd’hui et dans les jours qui vont suivre, le temps sera à l’émotion, à la tristesse, au souvenir et au recueillement chez l’ensemble des amis, des proches et des collègues de Xavier. Mais je sais également que le temps des questionnements viendra. Que la recherche du « savoir pourquoi et comment » ce drame a pu survenir hantera les esprits et que des réponses seront attendues. Après le temps des hommages devra venir le temps de l’action. Et au moins deux personnalités, présentes dans l’assemblée ce mardi, cour du 19-août-1944, ont à se déterminer sans trembler. Candidates à la présidence de la République, l’une d’entre elles sera investie, dans quelques semaines, de responsabilités majeures et, parmi celles-ci, de lutter contre le phénomène terroriste qui a déjà fait dans notre pays 240 morts et des milliers de blessés.
Alors, que nous proposent ces candidats ? En ce qui concerne Emmanuel Macron, c’est grosso modo, y compris au niveau des relations internationales, la continuité de la politique de François Hollande.
Quelques avancées matérielles et budgétaires supplémentaires. Le développement du renseignement territorial et la création d’une « task force » destinée à la coordination des services de renseignement. En réalité, rien de véritablement nouveau puisque le renseignement territorial est déjà en place, même si insuffisamment efficace. Et la fameuse « task force », déjà présente depuis 1984, grâce à l’unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT). Bref, quelques mesures sans profondeur et/ou redondantes, qui sont loin des grands enjeux actuels.
Du côté de Marine Le Pen, la lutte contre l’islamisme radical est plus affirmée. Avec, tout d’abord, au niveau international, un repositionnement de la France par rapport aux grandes puissances engagées dans ce combat. Rapprochement avec la Russie, la Syrie et l’Iran, et sortie de la mainmise américaine par le départ de l’OTAN. Ensuite, au niveau intérieur, lutte contre le salafisme, neutralisation des fichés S, expulsion des étrangers signalés comme dangereux pour notre sécurité intérieure et réforme du droit de la nationalité afin de rendre plus sélective l’acquisition du passeport français. Enfin, en ce qui concerne l’organisation de nos forces de sécurité intérieure, recrutement de gendarmes et de policiers, construction de nouvelles prisons, contrôle de l’immigration par la mise en place de quotas et rétablissement des peines plancher.
Passé le temps de l’émotion, c’est donc entre ces deux approches de la lutte contre le terrorisme islamiste, radicalement différentes, que les Français auront à choisir le 7 mai prochain.