Le Macron digital, vol. 2

Le 2e volume des échanges entre Emmanuel Macron et McFly et Carlito est encore plus consternant que le premier...

Une analyse d'Aurélien Marq pour Causeur.

Rendons d’abord à Nicolas ce qui est à Nicolas : on peut reprocher à Emmanuel Macron d’achever de désacraliser la fonction présidentielle alors qu’il avait affirmé vouloir lui rendre sa verticalité, mais il faut admettre qu’il ne fait que prolonger le mouvement. Avant lui, le président normal avait convaincu la France entière que si le chef de l’Etat n’est qu’une personne ordinaire, c’est que tout le monde peut être chef d’Etat et faire aussi bien, sinon mieux. Et on se souvient de Sarkozy et de son t-shirt du NYPD.

Au demeurant, on sait que les rois même les plus attachés au protocole ont longtemps eu un bouffon à leurs côtés, et s’il faut se demander si Macron n’en a pas fait trop, force est de reconnaître qu’on a vu pire. Il y a dans cette séquence avec McFly et Carlito un côté bon enfant qui manquait cruellement à la fameuse fête de la musique « brûlez cette maison », ou à cette photo terrible et pathétique d’un président de la République en sueur dans les bras d’un repris de justice faisant un éloquent doigt d’honneur. Et j’avoue trouver la (relative) décontraction d’Emmanuel Macron dans cette vidéo infiniment plus sympathique, et finalement bien plus respectueuse de sa fonction, que la grandiloquence hystérique d’un Mélenchon beuglant « ma personne est sacrée ».

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Reste qu’il y a des contrastes signifiants, lorsqu’on compare le copinage souriant de Manu aux crises d’autoritarisme du président Macron. [...]

N’oublions pas non plus que chaque déplacement de ministre d’une certaine importance s’accompagne d’une débauche de moyens au service d’une obsession : qu’aucun manifestant ne puisse se retrouver à portée de caméra ou de micro des journalistes. Priorité perpétuellement donnée au récit des faits qui sera diffusé  plutôt qu’aux faits, à l’image des choses plutôt qu’aux choses elles-mêmes. Plaudite, acta est fabula ! mais là où Auguste se fit un devoir d’incarner un rôle surhumain et d’en assumer le poids pour qu’il devienne la réalité, Emmanuel Macron se contente de jouer devant les caméras. Là où le premier Empereur proclama avec fierté que d’une ville de brique il avait fait une capitale de marbre, Manu Ier se contente de carton-pâte pour dissimuler l’état réel du pays.

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