La  victoire de la Ligue en Ombrie souligne t-elle la revanche de Salvini ?

Source [Le Figaro] Le triomphe de la Ligue en Ombrie démontre la fragilité de l’alliance entre le PD et le Mouvement 5 étoiles, estime la journaliste Marie d’Armagnac. Elle décrypte la stratégie de Salvini auprès de l’Italie populaire.

Dimanche 27 octobre en Ombrie se sont tenues les élections régionales: comme le prévoyaient les sondages, c’est la tête de liste Donatella Tesei, avocate de formation et sénatrice de la Ligue, qui remporte le scrutin avec 57,5 % des suffrages. Cette élection, la première survenue depuis la chute du gouvernement en août dernier, était très attendue: comme le dit Massimo Franco du Corriere della Sera, c’était «une consultation locale avec un écho national indubitable» car, poursuit-il, cela «transmet une photographie instantanée du pays», où «Matteo Salvini continue de se faire l’interprète des pulsions profondes d’une partie de l’Italie». Et ce, après cinquante ans de domination de la gauche en Ombrie, et une affluence supérieure de 9 points à celle des élections régionales de 2015.

Les dernières élections sont un triomphe pour la coalition de droite, et qui consacre l’hégémonie de Salvini sur la droite italienne.

C’est un triomphe pour la coalition de droite, et qui consacre l’hégémonie de Matteo Salvini sur la droite italienne: la Ligue à elle seule recueille 36,95 % des suffrages. Cet énorme écart de 20 points entre la liste de gauche, composée du Parti démocrate, du Mouvement 5 étoiles (M5S) et de la toute nouvelle formation de Matteo Renzi, Italia viva, et la liste de droite est une surprise pour tout le monde: Matteo Salvini lui-même avouait dès la publication de résultats avoir «parié beaucoup de cafés» en espérant avoir au maximum un écart de 10 points en sa faveur.

Scrutin local à portée nationale, donc; le contexte même de ces élections permet de saisir dans son ensemble l’écrasante défaite de la coalition de gauche. En avril dernier éclate un scandale financier impliquant la gestion de la région par le Parti démocrate: certains de ses membres sont arrêtés, dont le secrétaire régional, pour de sombres affaires d’attribution de marchés publics. Cette corruption est alors dénoncée par la M5S, dont le justicialisme et l’honnêteté en politique sont en quelque sorte les mythes fondateurs. Et jusqu’à la fin du mois de juillet dernier Luigi Di Maio, l’inconsistant leader du M5S, n’a pas de mots assez durs pour dénoncer l’affairisme du Parti démocrate. «Jamais avec le PD!», cette vidéo de Luigi Di Maio tournée fin juillet 2019 est depuis devenue virale.

Et pour cause! Quand quelques semaines plus tard Matteo Salvini démissionne du gouvernement à la surprise générale, escomptant de nouvelles élections dont il sortirait vraisemblablement grand vainqueur, le M5S forme une nouvelle coalition avec… le Parti démocrate de Nicola Zingaretti.

Les élections en Ombrie signent l’échec de cette stratégie et sont à plus d’un titre extrêmement intéressantes et signifiantes pour esquisser le futur cadre politique du pays.

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