La Russie, une « armée apprenante » plus puissante qu’au début de la guerre

Source [Conflits] : La perception de l’armée russe oscille entre puissance menaçante d’un côté et faiblesse dérisoire de l’autre. Mais au cours de cette guerre, elle a beaucoup appris.

À quelques mois d’intervalle, la Russie aura introduit sur le champ de bataille un missile balistique expérimental de portée intermédiaire, l’Orechnik, qui a frappé la ville de Dnipro à près de Mach 10, et… des ânes pour sa logistique. Voici résumé à grands traits, volontairement forcés, l’état de la « deuxième armée du monde » telle qu’elle est souvent décrite, dessinant dans les esprits la forme d’une montagne russe ne cessant jamais d’alterner entre deux états opposés, celui d’une puissance menaçante d’un côté, celui d’une faiblesse dérisoire de l’autre. Un pays qui dépiaute des machines à laver pour trouver les composants électroniques qui lui manquent ; des soldats qui se déplacent en trottinette sur les routes du Donbass ; des chars dont les tourelles sont « satellisées » sous le coup des drones ukrainiens… Et pourtant, une évidence s’est lentement cristallisée ces derniers mois avant d’être imposée avec virulence par Donald Trump aux Européens : héroïque, intelligente et adaptable, l’armée ukrainienne, également usée et sous pression, ne pourra pas, en l’état, reconquérir les territoires occupés par la Russie. Pire : les forces russes, mètre après mètre, continuent de grignoter l’est de l’Ukraine. Comment a-t-on ainsi pu passer ces différentes étapes médiatiques : « Kiev tombera en trois jours » (début 2022) ; « Le régime russe s’effondrera » (début 2023) ; « La Russie ne peut pas perdre » (début 2024) ; « La Russie risque de gagner » (début 2025) ?

Lire la suite