Source [Guillaume de Thieulloy] Alors que les prochaines élections européennes vont probablement faire souffler un vent « populiste », notamment de droite, sur le Parlement européen, il est à craindre qu’elles ne servent pas à grand-chose pour la droite française.
Du côté LR, la « convalescence » du parti s’éternise. Laurent Wauquiez semble peiner à imposer sa ligne – pourtant de bon sens – de fermeté sur les questions migratoires et régaliennes et de libertés économiques.
Et, à l’heure où j’écris, on ignore toujours qui mènera la liste aux européennes. La rumeur a même couru que cela pourrait être le commissaire européen Michel Barnier, ce qui serait un bien curieux signal, si LR voulait montrer sa volonté de changer l’Europe de l’intérieur.
Du côté du RN, l’élection 2019 s’annonce un excellent cru, puisque les sondages donnent le parti de Marine Le Pen au coude à coude avec LREM, se disputant la première place – et, à mon humble avis, la décrépitude du « parti » présidentiel devrait laisser le RN seul en tête.
Pourtant, ce succès paraît ne s’accompagner d’aucune remise en cause des erreurs qui ont conduit à l’échec des dernières présidentielles.
Il se murmure que la catastrophique ligne Philippot serait abandonnée, ce qui me semble une excellente nouvelle.
Mais il semble que le RN persiste dans son calamiteux « ni droite, ni gauche » – qui manifeste une étrange méconnaissance du système électoral français (où l’élection déterminante se fait au scrutin majoritaire à deux tours : on peut le déplorer, mais c’est ainsi !).
J’entends bien que l’on nous explique que le clivage mondialistes/patriotes a remplacé le clivage droite/gauche.
Mais c’est faux. Il ne l’a pas remplacé ; il l’a complété. Le premier tour sert désormais à déterminer qui, des « mondialistes » ou des « patriotes », des « populistes » ou des « oligarques », l’emporte au sein de la gauche comme au sein de la droite. Mais le deuxième tour continue à privilégier les alliances et il est illusoire de croire que les électeurs de Mélenchon se rabattront en masse sur Marine Le Pen.
Ces européennes étaient une bonne occasion pour nouer à droite des alliances permettant de gagner au deuxième tour.
Mais, le RN semble, hélas, toujours embourbé dans sa culture du « seul contre tous » et, plutôt que des alliances, il reproduit l’erreur de Nicolas Sarkozy en « piquant » des personnalités aux partis concurrents.
Certes, c’est mieux que rien. Mais nous sommes à des années-lumière d’un système d’alliances permettant de remporter des collectivités territoriales en 2020 et de préparer efficacement les échéances nationales de 2022.
Dans ces conditions, on ne peut manquer de s’intéresser à l’initiative de Nicolas Dupont-Aignan. Hélas, là aussi, elle est dramatiquement insuffisante.
D’abord, parce que cette liste semble refuser d’aborder les sujets qui fâchent, à l’exception notable de l’Union européenne elle-même et de l’immigration – ce qui est certes nécessaire, mais largement insuffisant.
Nous ne savons rien (et il semble que ce soit une stratégie délibérée) de la vision de Nicolas Dupont-Aignan sur la politique familiale et le conservatisme, sur les libertés économiques, sur la liberté d’expression, etc.
Plus grave, l’essentiel des discours des dirigeants de DLF paraît dirigé contre les alliés potentiels (LR et RN) et non pour promouvoir une plateforme programmatique commune.
Pourtant, il est clair que la martingale gagnante pour la droite, aujourd’hui, en Europe, est une alliance entre populisme et conservatisme. La droite française, hélas, reste la plus bête du monde et reste en marge d’un mouvement décisif pour la survie de notre civilisation.
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