[Cinéma] Les Petites Victoires, la nouvelle comédie de Mélanie Auffret sur la désertification des campagnes

Source [Boulevard Voltaire]: Jeune maire de Kerguen, petit village breton en voie de désertification, Alice Le Guennic est une femme particulièrement investie pour le bien-être de ses administrés. 

Dans cette France périphérique où les commerces ferment les uns après les autres et où les budgets publics, réduits comme peau de chagrin, reposent sur les votes des communautés de commune, les habitants sollicitent leur maire au moindre souci. Appelée aussi bien à réorganiser la boulangerie du village qu’à trouver des solutions aux problèmes conjugaux, Alice ne peut compter que sur ses propres mains pour reboucher les trous dans la chaussée. Comme si cela ne suffisait pas, elle doit dorénavant composer avec Émile Menoux, retraité de 65 ans au tempérament difficile qui a décidé, du jour au lendemain, de reprendre l’école afin d’apprendre à lire et d’être enfin autonome pour effectuer les tâches administratives du quotidien, son frère s’étant toujours chargé jusqu’à son décès de gérer la paperasse.

À la fois maire et institutrice du village, Alice accepte ainsi à contrecœur d’accueillir dans sa classe ce nouvel élève raisonneur et dissipé mais plein de bonne volonté. Un homme plus finaud qu’il n’y paraît qui, d’antagoniste parfait, se révélera au fil du récit son meilleur allié lorsque l’école sera menacée de fermeture en raison de son nombre d’élèves jugé insuffisant.

Très au fait des thématiques rurales et des difficultés que rencontre de nos jours la paysannerie, comme nous l’a prouvé Roxane, son premier long-métrage, la réalisatrice Mélanie Auffret, elle-même issue d’une petite commune morbihannaise de six mille habitants, nous propose aujourd’hui une comédie populaire, légère et cocasse, au sous-texte grave. Avec un titre qui annonce, d’emblée, la couleur, Les Petites Victoires se veut avant tout l’éloge de ces maires anonymes, courageux et persévérants, qui luttent contre les éléments pour maintenir coûte que coûte un cadre de vie décent à leurs administrés. On note, au passage, que pour l’écriture du scénario, la réalisatrice a fait de nouveau appel à Michaël Souhaité, déjà coscénariste sur Roxane, d’où une certaine continuité thématique entre les deux films.

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