Source [Marianne] Marc Guillaume, l’ancien secrétaire général du gouvernement, a admis avoir été informé à deux reprises du cas Olivier Duhamel. D'abord en 2018, laconiquement, via le directeur de Sciences Po, puis en 2019, au club Le Siècle. Mais devant le démenti de Duhamel, rien n'a bougé.
Nouveau tremblement de terre en perspective dans l’affaire Olivier Duhamel. Interrogé en début de semaine dernière par les enquêteurs de la mission d’inspection de l’Éducation nationale, Marc Guillaume, ancien secrétaire général du gouvernement et actuel préfet d’Île-de-France a reconnu qu’il avait été informé à deux reprises de « problèmes sexuels » concernant Duhamel. « Mais pas d’inceste », a-t-il nuancé…
La première fois, au printemps 2018, c’est Frédéric Mion, le directeur de Sciences Po, conseiller d’État comme lui, qui est venu l’alerter. Peu de temps auparavant, Frédéric Mion a déjeuné avec Aurélie Filippetti, l’ancienne ministre de la Culture sous François Hollande et alors professeure à Sciences Po. En février 2018, Filippetti a appris de la bouche de deux amies, très proches du couple Duhamel-Pisier, le « secret de famille » qui ronge cette fratrie depuis des années.
« J’étais sous le choc, j’ai raconté à Frédéric Mion tout ce que m’avait appris Jeanine Mossuz-Lavau, à savoir qu’un des fils d’Évelyne Pisier avait été violé enfant par son beau-père Olivier Duhamel au début des années quatre-vingt-dix », raconte à Marianne Aurélie Filippetti. Dans ce récit, pas l’ombre d’un doute que les viols dont il est question ont été commis alors que le beau-fils, enfant d’un premier mariage d’Evelyne Pisier avec Bernard Kouchner, était mineur. « Frédéric Mion aussi est tombé de l’armoire et m’a dit qu’il allait en parler à Marc Guillaume », affirme l’ancienne ministre de la Culture.
Mais à ce jour, le directeur de Sciences Po n’a jamais admis publiquement avoir alerté Marc Guillaume à l’époque. Frédéric Mion l’a nié au sein de Sciences Po. Pis, au lendemain de la révélation de l’affaire Duhamel début janvier, il aurait appelé Aurélie Filippetti à deux reprises, la première fois pour lui dire : « Il ne faut pas qu’on puisse penser qu’on savait ». La seconde fois pour lui demander « de ne pas confirmer que Marc Guillaume était au courant ».
Or selon nos informations, Marc Guillaume a admis début février devant les enquêteurs de l’inspection, que Frédéric Mion était bien venu le voir. Mais l’actuel préfet d’Île-de-France a déclaré que le patron de Sciences Po lui a alors parlé de simples « rumeurs sur la sexualité d’Olivier Duhamel » concernant un de ses beaux-fils. Devant les enquêteurs, Marc Guillaume a certifié n’avoir pas imaginé que celui-ci était mineur et que le mot « inceste » n’a jamais été prononcé. Un récit surprenant. Pourquoi, si le beau-fils avait été majeur, Frédéric Mion serait-il venu l’alerter ? Et de quoi ?
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