On en est maintenant à la phase « finale » dans la guerre entre Trump et les néocons, le « deep state » et le procureur spécial Mueller.

La propagande produit le mensonge en assemblant des bouts de vérité. La contre-propagande protège la vérité en assemblant des lambeaux d’inexactitudes. C’est ainsi que Trump a fait courir la rumeur qu’il existait peut-être des enregistrements de ses conversations avec le directeur du FBI, James Comey.

Bien lui en a pris : lors de son dernier show au Sénat, le citoyen Comey, prudent, a dû confirmer publiquement ce que Trump disait depuis toujours : Trump ne faisait pas l’objet d’une enquête criminelle, Comey le lui avait confirmé à trois reprises, aucune collusion avec la Russie n’avait été prouvée, l’affaire Flynn était séparée de l’enquête sur les ingérences de la Russie. Oui, Trump lui avait dit espérer voir le dossier Flynn se clore – fait que Comey aurait dû immédiatement rapporter au Congrès dans le cas où il aurait estimé criminelle une telle demande, ce qu’il n’a jamais fait – et non, il n’a pas voulu publiquement exonérer Trump.

Bref, l’impression s’est dégagée que Comey avait délibérément entretenu la confusion publique sur la culpabilité de Trump, et qu’il avait lui-même organisé des fuites sur le président dans la presse. Et l’on a surtout compris que Comey manipulait le système pour faire nommer un procureur spécial… au moment où l’argument de la « collusion russe » perdait son souffle. Histoire de verrouiller Trump.

Toujours est-il qu’en « mentant », Trump a levé lui-même plusieurs lièvres que les castrats républicains n’auraient jamais levés, et a permis de politiquement renverser la situation. Ainsi, à force d’avoir faussement clamé qu’il était « sous écoute », l’on a fini par découvrir que sa campagne avait été illégalement espionnée par Obama, au point que les dossiers de l’ex de la Maison-Blanche se sont réfugiés vite fait dans les archives de la nouvelle bibliothèque présidentielle Obama, à Chicago : bien joué, les documents sont statutairement bloqués pour cinq ans.

Sauf si le président Trump en exige l’accès… 

Le Congrès vient, en parallèle, de convoquer plusieurs hauts fonctionnaires, dont… l’ex-ambassadrice à l’ONU Samantha Power, pour savoir si et pourquoi ils avaient participé au déclassement des informations (et aux fuites) sur Flynn et la campagne de Trump. Mieux encore : poussé dans les cordes par certains sénateurs, Comey avait dû lâcher quelques informations sur un mémo présumé entre le ministre de la Justice Loretta Lynch et la campagne Clinton, confirmant que « l’affaire n’irait pas Trop loin ». Résultat : un groupe bipartisan de sénateurs lance une enquête officielle sur Loretta Lynch.

Et, enfin, le dessert : à force d’avoir entendu Trump demander pourquoi Obama n’avait jamais rien fait sur des « attaques russes » qui remonteraient au printemps 2015, certains parlementaires se le demandent eux-mêmes. On dit qu’Obama voulait protéger l’élection en évitant de plus graves représailles cybernétiques russes. Ne serait-ce pas plutôt que Poutine aurait tiré « quelque chose » – à ne surtout pas dévoiler – des trente-cinq mille courriels magiquement effacés de Hillary ?

On peut considérer, maintenant, que Trump a gagné sa bataille contre les démocrates. Cela ne compte pas. On en est maintenant à la phase « finale » dans la guerre entre Trump et les néocons, le « deep state » et le procureur spécial Mueller. Ne pouvant rien prouver (y compris l’entrave à la justice), la tentation sera de faire tomber Trump « hors sujet » : ses affaires financières et fiscales. Tel est le piège.

Source : Boulevard Voltaire