Article publié sur Égalité et Réconciliation avec l'autorisation de la revue Faits et documents
Organisé au Westfields Marriott Washington Dulles de Chantilly (Virginie), du 1er au 4 juin dernier, ce 65e sommet des « maîtres du monde » portait, selon le communiqué officiel, sur « La Russie dans l’ordre international », la « Direction de l’UE » et l’« Administration Trump, un rapport d’étape ».

Outre Henri de Castries, président du comité de direction du groupe Bilderberg, participaient, pour la France, Thomas Buberl, son successeur à la tête d’AXA, Christine Lagarde, présidente du Fonds monétaire international, Benoît Puga, général d’armée, ancien chef de l’état-major particulier de Nicolas Sarközy et de François Hollande chargé des « questions nucléaires. Mais aussi des cas non conformes, des ires délicates, des missions et opérations secrètes » (Le Point) et Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique.

« La guerre de l’information » fut certainement le thème principal de cette réunion dont aucun PV n’a fuité, au vu du nombre considérable de journalistes, éditorialistes et patrons de presse invités.

Pour la France, notons d’abord l’inamovible Nicolas Baverez, éditorialiste faussement non-conformiste au Figaro et au Point et associé du cabinet Gibson, Dunn & Crutcher, mais surtout François Lenglet, commentateur économique en chef de France 2, invité pour la première fois. Né le 10 novembre 1961 à Antony (Hauts-de-Seine), ce fils d’enseignants, titulaire d’une maîtrise de lettres modernes et de philosophie obtenues à l’Université Paris IV-Sorbonne, ne dispose donc d’aucune formation économique initiale. Passé par l’agence de presse A Jour (19831985), puis Minitel Magazine, il s’installe en 1986 en Chine où il enseigne la littérature française à l’Université de Shanghai et devient le correspondant de L’Express en Asie. Sinologue, il regagne la France et entre en 1991 à L’Expansion, dont il deviendra rapidement le chef du service économie, avant de rejoindre le mensuel Enjeux - Les Échos comme directeur de la rédaction jusqu’en 2008 avant d’occuper des fonctions analogues à La Tribune (2008-2011), à BFM Business, puis à France 2. Notons qu’il s’est longtemps opposé à la doxa mondialiste, comme dans La Fin de la mondialisation (Fayard, 2013) où il prônait un retour au protectionnisme face à l’échec du libre-échange mondialisé, allant même jusqu’à déclarer : « On nous dit que c’est impossible de sortir de l’euro, c’est évidemment des bêtises […] l’histoire monétaire est jonchée d’unions monétaires qui se défont et qui se font et c’est probablement ce que nous allons voir dans les années qui viennent ! » (BFM Business, 1er novembre 2011). Depuis, ce membre du Cercle des économistes de Jean-Hervé Lorenzi (membre du directoire de la Compagnie Financière Edmond de Rothschild Banque), a largement viré sa cuti pour se muer en chien de garde de ce qu’il pourfendait jusque-là. Sa cooptation, en 2016, au club d’influence Le Siècle, n’est certainement pas étrangère à ce retournement à 180 degrés.