Le virus de la propagande : l'exportation chinoise dont il faut se préoccuper

Source [Causeur] Les autorités chinoises s’appliquent déjà à réécrire l’histoire. Le président américain Donald Trump ne se laisse pas impressionner.

Le SARS-CoV-2 est un virus farouchement moderne. Comme tout ce qui est « moderne » : 

  1. Il est « Made in China» ;
  2. Il n’aime pas « les vieux » ;
  3. Il se déplace à toute vitesse ; 
  4. Il conduit les gens à rester chez eux pour regarder les écrans ; 
  5. Il justifie l’extension des mesures de contrôle de tous, partout et tout le temps.

C’est sans doute parce qu’il nous ressemble tellement que nous en avons aussi peur. Moderne en diable, il en devient diable moderne : Xi Jinping, le grand conjurateur, qui a sauvé l’humanité par sa gestion courageuse et exemplaire de l’épidémie (dixit le Global Times et le People’s Daily) et grâce à ses « méthodes à l’ancienne » (dixit l’OMS), n’évoquait-il pas à ce sujet, comme le signalait Emmanuel Dubois de Prisque, une lutte contre le « démon » ?

Cela tombe bien : Richard Dawkins dans un essai célèbre (du moins pour ceux qui en ont entendu parler), intitulé Viruses of the Mind, comparait la religion à un virus. Selon Dawkins, la religion n’ayant aucun fondement rationnel et donc aucun contenu sémantique valide ne doit sa puissance qu’à sa capacité de transmission d’hôte en hôte. La religion et son étude relèverait donc de la « mémétique » : la science de la propagation virale des « memes ». 

La Chine exporterait bien sa propagande…

Des sémioticiens sérieux critiquèrent l’idée de « meme » en mettant en avant qu’il n’était qu’un signe appauvri, sans contenu autre que celui de sa réplication. Critique vraiment ? Ou plutôt parfaite définition… Car qu’est-ce qui est sans contenu propre, sans vie et n’existe que dans sa diffusion ? Sinon, justement un virus… Un virus mais aussi, bien sûr, une fausse information. 

Si le virus se prête si bien à la propagande, c’est parce que la propagande elle-même est virale. Or quel est le plus grand maître de la propagande à l’ère moderne sinon l’Empire-Parti post-maoïste chinois ? S’il est vrai que « la Chine est la religion des Chinois » (Simon Leys) et que la religion est un virus (Dawkins), il faudrait dire : la Chine est le « virus » des Chinois. Autrement dit : la propagande n’est d’abord qu’un prosélytisme à usage interne ; mais une fois qu’on a « convaincu » tout le monde (ou presque) à l’intérieur, il faut bien tester le produit à l’export. 

Réplique savamment élaborée

La diplomatie publique chinoise du COVID-19 est donc un cas d’école : comment retourner un désastre sanitaire en propagande politique vantant le modèle… qui a permis sa diffusion ! Si le virus n’a pas décimé l’humanité dans les prochains mois, on l’étudiera bientôt dans les classes de marketing. Après avoir été attaqué injustement (par définition, toute critique de la Chine est injuste – injuste et mal informée), pour ses méthodes (« à l’ancienne »?) comprenant drones, big data, reconnaissance-faciale-malgré-les-masques-de-protection et enlèvement manu militari vers le centre d’isolement le plus proche, il était prévisible que l’Empire contre-attaque.

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