Dans le journal hebdomadaire « Le 1 » à paraître demain, le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique, Emmanuel Macron, raconte dans une interview sa découverte et son amour de la philosophie. Lorsque l'échange débouche sur des questions de philosophie politique, le journaliste lui pose une question sur la démocratie.
Voici l'étonnante réponse du ministre, qui estime que sans roi, la France est face à un vide qu'elle ne parvint pas à combler dans un régime démocratique :
« La démocratie est-elle forcément déceptive ?
La démocratie comporte toujours une forme d'incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n'ont pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le Roi n'est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d'y placer d'autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l'espace. On le voit bien avec l'interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au coeur de la vie politique. Pourtant, ce qu'on attend du président de la république , c'est qu'il occupe cette fonction. Tout s'est construit sur ce malentendu. »