L’association des maires de France (AMF) a présenté mercredi 18 novembre un vade-mecum de "bonne conduite laïque" pour aider les élus à faire face aux questions locales pratiques liées aux cultes.

Le document se veut un mode d’emploi très pratique de la laïcité au quotidien. Il préconise un net recul dans l’acceptation du fait religieux, y compris dans sa dimension culturelle, comme si les élus républicains devaient vivre hors-sol : « L’AMF invite les élus, dans leur action publique, à s’abstenir de faire montre de leurs propres convictions religieuses ou philosophiques […]. Dans ce cadre, la participation à des cérémonies religieuses, en tant qu’élu, devra se faire dans le strict respect de la neutralité républicaine, c’est-à-dire sans manifestation de sa propre croyance ou non croyance. » Que signifie ne pas manifester sa non-croyance ?

L’association invite à considérer « l’offre culturelle » municipale d’origine religieuse « dans la diversité » : « La programmation culturelle d’une commune peut naturellement comporter des moments artistiques à connotation religieuse (exemple, en matière musicale : un concert de musique soufie, de musique juive, de Gospel ou une messe de la passion de Bach) mais à condition de respecter équilibre et diversité ».

Mais les manifestations publiques traditionnelles, considérées habituellement comme l’expression de la culture locale (processions, troménies, baptêmes de navire, bénédiction de bâtiments…) sont pour l’AMF de « potentielles entorses à la laïcité ».

Sans surprise donc, l’installation de crèches de noël dans les bâtiments publics, qui a donné lieu récemment à des décisions de justice contradictoires, n’est pas jugée « compatible avec la laïcité ».

Mais l’AMF n’est pas hostile à des cérémonies « républicaines » pour les baptêmes et les enterrements... et préconise une liturgie plus élaborée pour les mariages.

 

En savoir plus :
Laïcité : le vade-mecum de l'AMF
Le dossier de presse (PDF)

Sources :  AMF, La Croix (18/11/2015),

 

 

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